Dans une prise de position qui ne manquera pas de faire débat dans les cercles politiques et économiques, Martin Fayulu, figure emblématique de l’opposition congolaise, jette un pavé dans la mare diplomatique en émettant des réserves substantielles sur l’accord-cadre signé récemment à Doha. Le leader de l’ECiDé questionne avec une acuité remarquable les fondements mêmes de ce partenariat régional, soulevant des interrogations cruciales sur la préservation de la souveraineté nationale dans un contexte géopolitique particulièrement volatile.
Quelle stratégie économique se cache réellement derrière cette signature intervenue le 15 novembre 2025 ? La question mérite d’être posée, tant les enjeux dépassent le simple cadre commercial pour toucher à l’essence même de l’indépendance économique de la République Démocratique du Congo. Martin Fayulu, dans son analyse minutieuse, pointe un risque fondamental : celui de voir une intégration économique mal négociée se transformer en cheval de Troie, fragilisant durablement non seulement l’économie nationale mais également l’unité du pays tout entier.
Le contexte dans lequel cet accord a été paraphé n’est pas anodin. Alors que des tensions régionales persistent, notamment concernant les activités de forces étrangères sur le territoire congolais, la signature d’un tel document soulève des questions de fond sur la protection effective des ressources naturelles de la RDC. Martin Fayulu ne mâche pas ses mots pour dénoncer ce qu’il perçoit comme une menace potentielle contre le patrimoine national, évoquant explicitement les risques de spoliation des richesses congolaises au profit d’intérêts étrangers.
La position de l’opposant révèle une fracture plus profonde dans l’approche gouvernementale des relations économiques internationales. Faut-il privilégier une ouverture rapide au risque de compromettre la souveraineté économique du Congo, ou au contraire adopter une posture plus prudente, fondée sur un dialogue national préalable ? Martin Fayulu penche résolument pour la seconde option, estimant que toute décision unilatérale en la matière pourrait créer des déséquilibres régionaux aux conséquences imprévisibles.
Dans son appel à la vigilance, le leader politique souligne avec perspicacité que le véritable développement ne saurait se construire sur la négation des intérêts nationaux. « Un développement inclusif et souverain ne peut se négocier au détriment de notre territoire et de nos citoyens », affirme-t-il, rappelant avec force que la cohésion nationale et la maîtrise des ressources constituent des piliers indissociables de toute prospérité durable. Cette déclaration résonne comme un avertissement solennel aux décideurs politiques et économiques du pays.
Au-delà des considérations immédiates, cette prise de position interroge sur la capacité de l’État congolais à définir et défendre une politique économique réellement souveraine. Les partenariats régionaux peuvent-ils servir les intérêts du Congo sans compromettre son indépendance économique ? La question mérite d’autant plus d’être posée que l’exploitation des ressources naturelles de la RDC reste un enjeu géostratégique majeur, attisant les convoitises et les tensions dans la région.
L’analyse de Martin Fayulu ouvre ainsi un débat essentiel sur l’avenir économique du Congo et sa place dans l’échiquier régional. Sa mise en garde contre les décisions précipitées et son plaidoyer pour un dialogue national préalable témoignent d’une vision stratégique qui dépasse les clivages politiques traditionnels. Reste à savoir si cet appel sera entendu par les instances décisionnelles, dans un contexte où les impératifs économiques immédiats risquent de prendre le pas sur les considérations de souveraineté à long terme.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
