La course contre la montre climatique s’accélère en République Démocratique du Congo. Le Professeur Jean Robert Bwangoy, directeur général d’Era Congo, vient d’annoncer une échéance cruciale : la mission de vérification des projets REDD+ dans les territoires de Businga et Bikoro interviendra en février 2026. Cette étape déterminante pourrait valider jusqu’à 1 million de tonnes de crédits carbone pour la seule zone de Businga, transformant ainsi les forêts congolaises en véritables puits de carbone mondiaux.
Quel impact cette certification aura-t-elle sur l’économie verte congolaise ? La réponse se dessine dans les forêts du Nord-Ubangi, où le projet Wildlife Works Carbon Businga s’étend sur près de 300 000 hectares. Cette initiative phare représente un espoir concret pour la préservation des écosystèmes forestiers tout en générant des revenus durables pour les communautés locales.
La vérification carbone Congo constitue le passage obligé pour transformer l’engagement écologique en actifs financiers tangibles. Le processus de certification, mené simultanément à Businga et Bikoro, permettra de quantifier précisément la séquestration du CO₂ dans la biomasse forestière. Les estimations actuelles oscillent entre 100 000 et 1 million de tonnes, une fourchette qui souligne l’énorme potentiel de ces écosystèmes encore préservés.
Le projet REDD+ Businga incarne cette nouvelle approche qui place les populations au cœur de la conservation. Réparti sur quatre regroupements – Bozame, Mozuambe, Bomongo et Babale – le programme mise sur la valorisation des forêts debout plutôt que sur leur exploitation. Une stratégie gagnant-gagnant qui protège la biodiversité tout en créant des opportunités économiques.
Les crédits carbone RDC générés par ce mécanisme suivront une distribution encadrée par un arrêté interministériel, garantissant une répartition équitable des bénéfices. Cette transparence dans la gouvernance est essentielle pour assurer la pérennité du projet et maintenir la confiance des communautés locales, véritables gardiennes de ces trésors forestiers.
Les forêts Nord-Ubangi, longtemps menacées par la déforestation, retrouvent ainsi une valeur économique grâce à leur capacité à absorber le carbone atmosphérique. Le WWC Businga démontre qu’il est possible de concilier développement communautaire et protection environnementale, offrant une alternative crédible aux pratiques destructrices.
La vérification de février 2026 représente donc bien plus qu’une simple formalité administrative. Elle constitue un jalon déterminant pour l’avenir des politiques climatiques en RDC. Sa réussite pourrait positionner le pays comme leader africain dans la lutte contre le réchauffement climatique, tout en attirant des investissements internationaux dans la conservation forestière.
Alors que la planète entière cherche des solutions pour atteindre la neutralité carbone, les forêts congolaises offrent une réponse naturelle et efficace. Le projet de Businga prouve que la protection des écosystèmes n’est pas une contrainte mais une opportunité de développement durable, où chaque arbre préservé contribue à l’équilibre climatique global tout en améliorant les conditions de vie des populations riveraines.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: Actualite.cd
