Les files interminables s’étirent devant le centre de contrôle technique de l’INPP à Limete, formant un paysage urbain inhabituel en cette matinée de novembre. Depuis que la police a intensifié les vérifications des documents, des centaines d’automobilistes kinois vivent un véritable calvaire administratif.
« Je suis ici depuis 5h du matin et je n’ai toujours pas pu faire contrôler mon véhicule », témoigne Yannick Bongumba, la fatigue visible sur son visage. Comme lui, des dizaines de chauffeurs patientent sur des chaises de fortune, certains affichant une impatience grandissante face à la lenteur du processus.
Mais quelle est la raison de cette paralysie ? Les problèmes d’électricité répétés semblent être le principal responsable de cette situation chaotique. À chaque coupure de courant, les machines s’arrêtent, le personnel technique doit attendre le retour du courant, et la file d’attente s’allonge un peu plus.
Le contrôle technique véhicule à Kinshasa devient-il un parcours du combattant ? La question se pose légitimement devant l’incapacité des centres agréés à absorber cette soudaine vague de demandes. Aaron Miziamo, sous-directeur du centre INPP Limete, reconnaît les limitations structurelles : « Nos installations ne permettent pas de traiter rapidement tous les requérants ».
La police vérification documents a-t-elle suffisamment anticipé l’impact de son opération ? Les automobilistes, pris au dépourvu, déplorent le manque de préparation et la faible capacité d’accueil des centres. « On nous demande d’être en règle, mais les moyens ne suivent pas », déplore un chauffeur de taxi rencontré sur place.
L’attente contrôle technique dépasse souvent les six heures, selon plusieurs témoignages recueillis. Les problèmes électricité centre contrôle aggravent une situation déjà tendue, créant un cercle vicieux où frustration et impatience se nourrissent mutuellement.
Face à cette crise, des solutions émergent parmi les usagers. Certains proposent l’ouverture de centres temporaires, d’autres suggèrent l’extension des horaires d’ouverture. « Pourquoi ne pas travailler en équipes successives pour réduire l’attente ? », interroge un automobiliste.
La situation révèle les failles d’un système qui peine à répondre aux besoins croissants de la population kinoise. Le contrôle technique, censé garantir la sécurité routière, se transforme en épreuve décourageante pour de nombreux conducteurs.
Au-delà des problèmes immédiats, cette crise pose une question fondamentale : comment moderniser les infrastructures de contrôle technique à Kinshasa pour répondre efficacement aux besoins d’une ville en pleine expansion ? La réponse à cette interrogation déterminera l’efficacité future des politiques de sécurité routière dans la capitale congolaise.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
