Plus de 1 800 personnes ont effectué leur retour dans les villages de Limani, Iga-Barrière, Nizi et Mangala au cours des dernières semaines. Ce mouvement de population intervient dans le territoire de Djugu, en Ituri, selon les dernières informations publiées par le bureau de coordination des Nations unies pour les affaires humanitaires.
Cette vague de retour fait suite à une amélioration, bien que fragile, de la situation sécuritaire dans ces zones. Pendant plus de trois mois, ces familles avaient fui les violents affrontements opposant l’armée congolaise à divers groupes armés. La sécurité s’était tellement dégradée que l’exil apparaissait comme la seule option viable pour survivre.
Une accalmie relative s’est progressivement installée dans plusieurs entités du territoire de Djugu. Cette stabilisation timide a permis la réouverture progressive des écoles et des marchés, redonnant un semblant de normalité à la vie quotidienne. Les habitants retrouvent-ils enfin l’espoir d’une vie paisible après des mois de terreur et d’incertitude ?
Des milliers de personnes déplacées, qui avaient trouvé refuge à Bunia et dans d’autres zones considérées comme plus sûres, ont pris la décision courageuse de regagner leurs foyers. Le début de la saison agricole constitue un facteur déterminant dans cette décision. Ces familles souhaitent remettre en valeur leurs champs, retrouver leurs terres et reconstruire leur autonomie alimentaire.
Mais derrière cet optimisme apparent se cache une réalité plus sombre. OCHA alerte sur une situation sécuritaire toujours précaire dans la région. L’agence humanitaire souligne que l’insécurité alimentaire aiguë persiste dans les zones de retour. Cette précarité nutritionnelle pourrait fragiliser davantage des familles déjà éprouvées par des mois de déplacement et de traumatismes.
Comment assurer la pérennité de ce retour tant attendu ? L’agence onusienne recommande des mesures d’accompagnement urgentes pour éviter de nouveaux déplacements. Un soutien alimentaire immédiat et une protection renforcée des communautés qui se réinstallent apparaissent comme des priorités absolues. La stabilisation durable de ces zones dépendra de la rapidité et de l’efficacité de cette réponse humanitaire.
Le retour des déplacés dans leurs villages à Djugu représente une étape cruciale mais précaire dans la résolution de la crise humanitaire en Ituri. Malgré l’accalmie prometteuse, la situation demeure volatile. Un appui humanitaire et sécuritaire continu s’avère indispensable pour garantir la stabilité de ces familles et prévenir un nouveau cycle de violence et de déplacement.
La communauté humanitaire reste mobilisée pour soutenir ces populations courageuses qui tentent de reconstruire leur vie dans des conditions extrêmement difficiles. La résilience de ces communautés face à l’adversité mérite toute notre attention et notre soutien.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
