L’Agence Congolaise des Grands Travaux (ACGT) vient d’annoncer une décision stratégique qui pourrait transformer le paysage économique du Kongo Central. La réactivation des postes de péage de Nsanda et Kifulu sur la Route Nationale 1 entre Matadi et Boma marque un tournant dans la politique d’infrastructures routières de la région.
Comment cette relance des péages va-t-elle impacter le développement du Kongo Central ? La réponse se trouve dans le plan en deux phases présenté par Junior Poba Lenda, chargé de mission du directeur général de l’ACGT. La première étape, purement technique, consacrera d’importants travaux de remise en état des installations endommagées lors des violentes protestations de 2019. Rappelons que ces postes de péage sont restés inactifs depuis ces événements qui avaient conduit à l’incendie des infrastructures.
La seconde phase, plus pédagogique, s’articulera autour d’une vaste campagne de sensibilisation des usagers. Cette approche progressive témoigne d’une volonté d’apaisement après les tensions passées. L’ACGT semble avoir tiré les leçons des précédents conflits et opte pour une stratégie de communication transparente.
Sur le plan économique, l’annonce la plus significative concerne l’affectation des recettes. Durant les deux premières années d’exploitation, l’intégralité des revenus générés par ces postes de péage sera consacrée au développement du Kongo Central. Cette décision représente un levier financier considérable pour la province, pouvant potentiellement financer divers projets d’infrastructure et de services publics.
La Route Nationale 1, véritable artère vitale reliant Matadi à Boma, retrouvera ainsi son système de péage, essentiel pour assurer sa maintenance et son développement. Les postes de Nsanda et Kifulu, stratégiquement positionnés, constitueront des points de collecte cruciaux pour le financement des grands travaux dans la région.
L’ACGT, par cette initiative, démontre sa détermination à moderniser les infrastructures de transport tout en garantissant une redistribution équitable des ressources au bénéfice du développement local. Cette approche pourrait servir de modèle pour d’autres projets similaires à travers le pays.
La question qui se pose désormais est celle de l’acceptation par les usagers. Les mesures de sensibilisation prévues par l’agence seront-elles suffisantes pour éviter de nouveaux conflits ? La réponse dépendra largement de la transparence dans la gestion des fonds collectés et de la visibilité des projets financés.
Cette relance des postes de péage s’inscrit dans une vision plus large de développement durable des infrastructures routières nationales. Elle représente un test crucial pour l’ACGT dans sa mission de modernisation du réseau routier congolais tout en maintenant un dialogue constructif avec les populations locales.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
