La République Démocratique du Congo franchit une étape décisive dans sa transformation numérique avec l’ouverture, ce mardi 11 novembre 2025, d’un atelier de renforcement des capacités dédié à la gouvernance des données publiques. Cet événement stratégique, présidé par Maître Séraphin Umba Kapepe, Directeur de Cabinet du Ministre de l’Économie numérique, s’inscrit dans le cadre des préparatifs de validation de la Stratégie nationale de gouvernance des données (SNGD).
Pendant trois jours, des experts du numérique et des représentants institutionnels vont plancher sur les défis majeurs que représente la gestion des données publiques dans un contexte de digitalisation accélérée. Comment la RDC peut-elle transformer ses données en véritable levier de développement ? Quels mécanismes mettre en place pour assurer la sécurité et la souveraineté des informations stratégiques ? Autant de questions cruciales qui seront au cœur des débats.
Dans son allocution d’ouverture, Maître Séraphin Umba Kapepe a souligné l’importance capitale de cet atelier pour l’avenir numérique du pays. « Le Gouvernement est conscient que les données publiques représentent un levier stratégique pour un État moderne, efficace et souverain », a-t-il déclaré, rappelant l’engagement des autorités à doter le pays d’un cadre cohérent pour la production, le partage et la protection des données.
La thématique centrale de ces assises – « Gouverner les données, c’est gouverner l’État et affirmer sa souveraineté » – traduit la vision ambitieuse portée par le Ministère de l’Économie numérique. À l’ère où la donnée est souvent qualifiée de « nouvel or noir », la RDC entend positionner sa stratégie nationale de gouvernance des données comme un pilier fondamental de sa souveraineté numérique.
Les travaux de cet atelier s’articuleront autour de plusieurs axes prioritaires : l’interopérabilité des systèmes d’information, l’amélioration de la qualité des bases de données, l’architecture d’hébergement sécurisé, la cybersécurité, l’intelligence artificielle, ainsi que les questions éthiques et de transparence. Autant de défis techniques et réglementaires qui nécessitent une approche coordonnée entre tous les acteurs du numérique en RDC.
Le processus d’élaboration de la stratégie nationale de gouvernance des données a bénéficié de l’appui technique de partenaires internationaux, notamment la Commission Économique pour l’Afrique (CEA) et la Coopération allemande (GIZ). Cette collaboration illustre la dimension continentale des enjeux de gouvernance des données et l’importance des partenariats stratégiques pour la transformation digitale du Congo.
La validation du document de stratégie nationale, prévue pour le jeudi 13 novembre, constituera un moment historique pour l’économie numérique congolaise. Kinshasa pourrait ainsi devenir la première capitale africaine à se doter d’un cadre aussi complet en matière de gouvernance des données publiques, positionnant la RDC comme un pionnier en la matière sur le continent.
Au-delà de l’aspect technique, cette initiative s’inscrit dans une vision plus large de modernisation de l’administration et d’amélioration des services publics. Une gouvernance efficace des données publiques permettra en effet de renforcer la transparence administrative, d’optimiser la prise de décision politique et de stimuler l’innovation dans le secteur public.
Les participants à cet atelier, issus de diverses institutions publiques et privées, auront la lourde responsabilité de formuler des recommandations concrètes pour la mise en œuvre opérationnelle de cette stratégie. Leur expertise terrain et leur connaissance des réalités congolaises seront déterminantes pour l’adéquation du cadre proposé aux besoins spécifiques du pays.
Cette avancée significative dans la gouvernance des données RDC s’inscrit dans le contexte plus large de la transformation digitale que connaît le pays. Elle témoigne de la volonté des autorités de faire du numérique un vecteur de développement économique et social, tout en préservant la souveraineté nationale dans ce domaine stratégique.
La réussite de cette stratégie nationale de gouvernance des données dépendra de l’engagement de tous les acteurs concernés – administrations publiques, secteur privé, société civile – et de leur capacité à s’approprier les principes et mécanismes qui seront définis à l’issue de ces trois jours de travaux intensifs.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net
