Dans la nuit du mercredi 13 novembre, le quartier Katengetenge à Hombo Nord a vécu l’indicible. Les flammes ont dévoré neuf habitations, réduisant en cendres les rêves et les vies de plusieurs familles. Comment une communauté entière peut-elle se réveiller sans toit, sans biens, sans même la possibilité de faire le devoir d’un enfant disparu ?
Le drame a commencé là où la précarité côtoie le danger quotidien. Dans la maison d’un taximan moto qui cumulait les activités pour survivre, vingt bidons d’essence – 400 litres de carburant – attendaient, telle une bombe à retardement. Les enfants jouaient avec le feu, ignorant que leur insouciance allait déclencher l’apocalypse.
« Personne n’a pu récupérer quoi que ce soit, tout est parti en fumée », témoigne Kamiti Deschoc, président du noyau de la société civile locale. Sa voix porte l’écho d’une communauté meurtrie, abandonnée à son sort. Les familles sinistrées de Walikale errent aujourd’hui dans les décombres de leur existence, condamnées à dormir à la belle étoile dans un territoire où la nuit peut réserver bien des surprises.
La tragédie de cet incendie à Walikale révèle une réalité plus cruelle encore : un enfant de deux ans a péri dans les flammes, son corps littéralement volatilisé. Même les équipes de la Croix-Rouge, venues fouiller les décombres, n’ont pu retrouver la moindre trace du petit ange. Comment une mère peut-elle faire son deuil sans sépulture, sans dernier adieu ?
L’incendie maison Nord-Kivu a propagé sa fureur à huit autres habitations voisines, créant une chaîne de désespoir. Les survivants contemplent, impuissants, ce qui reste de leurs vies : des cendres et des souvenirs calcinés. Les enfants, privés de leurs uniformes et de leurs fournitures scolaires, regardent l’école s’éloigner comme un mirage. Quel avenir peut-on construire sur des ruines ?
« Les familles sinistrées vivent sans assistance », alerte Kamiti Deschoc. Son appel résonne comme un cri dans le désert, implorant les personnes de bonne volonté de se mobiliser face à cette catastrophe Nord-Kivu. Dans une région déjà éprouvée par les conflits et l’insécurité, cette nouvelle épreuve frappe des populations qui n’avaient plus grand-chose à perdre.
La situation des familles sinistrées RDC interpelle la conscience collective. Comment expliquer que des communautés entières puissent ainsi sombrer dans la précarité la plus absolue, sans filet de sécurité, sans espoir d’intervention rapide ? L’aide sinistrés Walikale tarde à se manifester, laissant ces femmes, ces hommes et ces enfants face à leur détresse.
Cette tragédie soulève des questions fondamentales sur la prévention des risques dans nos quartiers précaires. Le stockage de carburant dans les habitations, pratique courante pour survivre, devient une menace mortelle quand elle n’est pas encadrée. Jusqu’à quand devrons-nous compter les victimes de cette informalité dangereuse ?
Alors que la fumée s’est dissipée, l’odeur de l’injustice, elle, persiste. Les sinistrés de Hombo Nord attendent désespérément que leur calvaire soit reconnu, que des mains se tendent pour les aider à reconstruire ce que les flammes ont anéanti. Leur résilience face à l’adversité force l’admiration, mais elle ne devrait pas remplacer la solidarité nationale.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
