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Accord-cadre AFC-M23 : Un premier pas vers la paix dans l’Est de la RDC

Dans un contexte de tensions persistantes dans l’Est de la République Démocratique du Congo, un nouveau chapitre s’ouvre dans les négociations paix RDC avec la signature, ce samedi 15 novembre 2025, d’un accord-cadre entre les délégués du gouvernement congolais et ceux de la rébellion de l’AFC/M23. Cette avancée diplomatique, obtenue sous l’égide du Qatar, marque-t-elle un tournant décisif dans la résolution de la crise sécuritaire Est Congo ou simplement une nouvelle étape dans un processus déjà long et semé d’embûches ?

La cérémonie de signature, organisée à Doha, a vu les deux parties s’engager sur un document définissant les bases d’un futur accord de paix. Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent de l’AFC/M23, a précisé que cet accord cadre AFC M23 contient huit protocoles englobant « les causes profondes du conflit ». Ces protocoles accord paix constituent, selon ses dires, « des chapitres qui seront développés » lors des prochaines sessions de négociation.

Le représentant rebelle a cependant tempéré les attentes en soulignant le caractère non contraignant de cet accord préliminaire. « Dans cet accord-cadre signé, il n’est assorti aucune clause contraignante », a-t-il déclaré, ajoutant que « notre population peut patienter, le chemin est encore long ». Cette prudence affichée interroge sur la réelle volonté des parties de parvenir rapidement à une solution durable.

La médiation Qatar RDC semble avoir joué un rôle crucial dans cette avancée, après plusieurs rounds de discussions infructueuses. Ce sixième round de négociations avait déjà abouti, mardi 14 octobre 2025, à un accord sur un mécanisme conjoint de vérification du cessez-le-feu. Le médiateur qatari poursuit manifestement une stratégie progressive, visant d’abord à établir un climat de confiance minimum avant d’aborder les questions substantielles.

Mais derrière ces avancées diplomatiques sur papier, la réalité terrain reste préoccupante. Les violations répétées du cessez-le-feu continuent d’empoisonner le climat des négociations, chaque partie rejetant la responsabilité sur l’adversaire. Cette contradiction entre les déclarations optimistes à Doha et la persistance des combats dans le Kivu soulève des questions légitimes sur l’efficacité réelle de ce processus.

Les huit protocules mentionnés devront déterminer « les matières à discuter, le calendrier de mise en œuvre et les acteurs qui vont procéder à cette mise en œuvre », selon Benjamin Mbonimpa. Cette architecture complexe suggère une approche méthodique, mais risque également d’allonger considérablement le processus. La population congolaise, épuisée par des décennies de conflit, attendra-t-elle encore longtemps avant de voir une amélioration concrète de sa sécurité ?

L’absence d’engagement contraignant dans cet accord-cadre peut être interprétée de deux manières : soit comme une sage précaution permettant aux négociations de progresser sans pression excessive, soit comme un aveu de la fragilité des compromis obtenus jusqu’à présent. La prudence des parties témoigne des profondes méfiances qui persistent, malgré les efforts de médiation Qatar RDC.

Le gouvernement congolais joue manifestement la carte de la patience, préférant un processus lent mais structuré plutôt qu’un accord précipité qui pourrait s’avérer intenable. De son côté, l’AFC/M23 semble chercher à maintenir une position de force tout en donnant des gages de bonne volonté à la communauté internationale. Cet équilibre délicat constituera le principal défi des prochaines semaines.

Alors que les négociations paix RDC entrent dans une phase cruciale, plusieurs questions demeurent en suspens. Les protocoles annoncés parviendront-ils véritablement à adresser les causes structurelles du conflit ? La médiation Qatar RDC disposera-t-elle de l’influence nécessaire pour maintenir les parties engagées dans le processus ? Et surtout, les populations de l’Est congolais verront-elles enfin la fin des violences qui les affligent depuis trop longtemps ?

La route vers la paix dans l’Est de la RDC reste semée d’embûches, mais cet accord cadre AFC M23 représente incontestablement une lueur d’espoir dans un contexte marqué par la défiance et la violence. Les prochaines semaines révèleront si cette avancée diplomatique constitue un véritable tournant ou simplement un nouvel épisode dans le cycle infernal des conflits à l’Est du Congo.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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