Ce vendredi matin, un grondement sinistre a retenti dans le quartier de Kimwenza à Mont Ngafula. Sous l’effet des pluies diluviennes qui se sont abattues sur Kinshasa, environ 20 mètres de chaussée se sont littéralement effondrés, créant une brèche béante qui divise désormais la route en deux. « J’ai cru que c’était un tremblement de terre », témoigne Jean-Luc, habitant du quartier, les yeux encore emplis de terreur. « La route a cédé en quelques minutes, emportant tout sur son passage. »
La situation est devenue rapidement catastrophique pour les riverains. Plusieurs maisons d’habitation, construites à proximité immédiate de la route, menacent désormais de s’effondrer à leur tour. « Nous vivons dans la peur constante », confie Marie, mère de quatre enfants. « Chaque nouvelle averse nous terrifie. Nos maisons sont fissurées, et nous n’avons nulle part où aller. » Comment une infrastructure aussi vitale peut-elle céder de la sorte après une simple averse ? La question hante tous les esprits.
Sur le terrain, le chaos règne. Les moyens de transport, autrefois nombreux dans ce secteur, ont pratiquement disparu. Taxis, bus et même mototaxis rebroussent chemin face à l’impressionnante brèche. « Je dois faire plus de trois kilomètres à pied pour rejoindre la route praticable la plus proche », se désole Alphonse, employé dans le centre-ville. « Et encore, faut-il trouver un véhicule qui accepte de nous prendre. » L’effondrement de la chaussée à Kimwenza paralyse ainsi toute une communauté, isolant des milliers de personnes.
Face à cette situation d’urgence, la population lance un cri d’alarme vers les autorités compétentes. « Nous demandons une intervention rapide et efficace », insiste le chef de quartier, visiblement ému. « Nos vies sont en danger, et notre mobilité est gravement compromise. » Les habitants réclament non seulement des travaux de réhabilitation immédiats, mais aussi une évaluation sérieuse des autres infrastructures du secteur. Combien de routes à Kinshasa présentent-elles le même risque d’effondrement ?
Cet incident met en lumière les faiblesses structurelles des infrastructures kinsoises. Les pluies, pourtant fréquentes dans la capitale, continuent de révéler la vulnérabilité des ouvrages routiers. L’effondrement à Kimwenza n’est malheureusement pas un cas isolé, mais s’inscrit dans une longue liste de défaillances qui ponctuent le paysage urbain. La route coupée à Mont Ngafula symbolise ainsi l’urgence d’une politique de maintenance préventive et de construction durable.
Les conséquences socio-économiques de cet effondrement sont déjà palpables. Commerçants ne pouvant plus acheminer leurs marchandises, employés arrivant en retard au travail, élèves manquant les cours… La vie quotidienne est bouleversée. « Mon petit commerce de fruits et légumes est au point mort », se lamente Odette, commerçante depuis quinze ans dans le quartier. « Sans route, pas de clients, pas d’approvisionnement. C’est la catastrophe totale. »
Au-delà de la réparation urgente demandée, cet événement interpelle sur la qualité des constructions et le respect des normes techniques. Les habitants s’interrogent : pourquoi la chaussée a-t-elle cédé si facilement ? Y a-t-il eu des signes avant-coureurs ? Les autorités avaient-elles été alertées sur l’état de dégradation de cette infrastructure ? Autant de questions qui restent pour l’instant sans réponse.
La solidarité citoyenne tente cependant de pallier l’absence des pouvoirs publics. Des jeunes du quartier se sont organisés pour guider les piétons à travers les zones dangereuses et aider les personnes âgées à franchir les obstacles. « Nous ne pouvons pas rester les bras croisés », explique Patrick, l’un de ces volontaires. « En attendant l’intervention des autorités, nous devons nous entraider. »
Cet effondrement de chaussée à Kinshasa soulève des enjeux fondamentaux pour l’avenir de la capitale. Il questionne la résilience des infrastructures face aux aléas climatiques, l’efficacité des mécanismes d’urgence, et la capacité des institutions à protéger les citoyens. Alors que la saison des pluies se poursuit, combien d’autres quartiers devront-ils subir le même sort avant que des mesures structurelles ne soient prises ? La route coupée de Kimwenza doit servir de signal d’alarme pour une politique urbaine plus responsable et proactive.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
