Le gouvernement de la République Démocratique du Congo vient de franchir une étape déterminante dans la restructuration de son économie informelle. Le vice-Premier ministre, ministre de l’Économie nationale, Daniel Mukoko Samba, a officiellement clôturé jeudi 13 novembre les travaux de révision du cadre réglementaire commerce régissant les activités du petit commerce RDC et du commerce de détail. Cette initiative majeure, déployée du 9 au 15 octobre 2025 simultanément à l’Immeuble du Gouvernement et au Centre CEPAS, représente un tournant stratégique dans la politique économique nationale.
Quatre objectifs fondamentaux ont guidé ces assises historiques : moderniser et harmoniser le dispositif réglementaire encadrant le commerce de détail Congo, renforcer la compétitivité de l’économie nationale, protéger les acteurs économiques locaux contre la concurrence déloyale, et favoriser l’émergence d’un commerce équitable et formalisé sur l’ensemble du territoire congolais. Cette ambition gouvernementale s’inscrit dans une vision plus large de réforme économique RDC visant à transformer le secteur informel en leviers de croissance structurés.
Dans son allocution de clôture, Daniel Mukoko Samba a manifesté une détermination sans faille : « Ma volonté de faire aboutir cette réforme est restée intacte. Mais ce n’est pas seul que nous allons faire bouger les lignes, c’est ensemble. Nous devons convaincre nos compatriotes que ce que nous annonçons se réalisera avec méthode et détermination ». Cette déclaration traduit la fermeté des autorités face aux défis de mise en œuvre tout en soulignant l’importance d’une adhésion collective.
Le processus législatif est désormais enclenché avec une feuille de route précise. Les projets de textes issus de ces travaux seront transmis à la Première ministre Judith Suminwa pour examen en commission interministérielle Économie, Finances et Reconstruction. Cette phase technique précédera leur passage devant la Commission des Lois et leur adoption finale en Conseil des ministres. Une temporalité qui démontre la méthodique approche gouvernementale.
La représentativité des participants constitue un atout majeur pour la légitimité future de cette réforme. L’atelier a réuni les ministères des PME, du Commerce extérieur, de l’Intérieur et de l’Économie nationale, créant ainsi une synergie interinstitutionnelle essentielle. Le secteur privé était représenté par la Fédération des entreprises du Congo (FEC), la COPEMECO et la FENAPEC, tandis que diverses associations syndicales et représentants des petits commerçants et détaillants ont apporté leur expertise terrain.
Comment cette réforme impactera-t-elle concrètement les millions de petits commerçants congolais ? La réponse réside dans la volonté affichée de protection des acteurs locaux et de formalisation progressive des activités. Le petit commerce RDC, souvent confronté à l’informel et à l’insécurité juridique, pourrait bénéficier d’un environnement business assaini et de mécanismes de protection renforcés. Cette formalisation représente un vecteur potentiel d’augmentation des recettes fiscales et d’amélioration des conditions de travail.
La dimension économique de cette réforme dépasse largement le simple cadre réglementaire. En modernisant le commerce de détail Congo, le gouvernement vise à créer un écosystème commercial compétitif capable de résister aux pressions de la mondialisation. La protection des acteurs économiques nationaux devient ainsi un impératif stratégique dans un contexte où les grandes enseignes internationales convoitent le marché congolais émergent.
Les travaux se sont déroulés sous la supervision rigoureuse des ministères compétents, avec validation formelle du procès-verbal de clôture. Cette démarche méthodique garantit la traçabilité des décisions et établit des bases solides pour la suite du processus. L’implication directe de Daniel Mukoko Samba tout au long des travaux témoigne de l’importance politique accordée à ce dossier.
Cette initiative s’inscrit parfaitement dans la vision du gouvernement visant à assainir le climat des affaires, sécuriser les acteurs économiques nationaux et stimuler un commerce formalisé et compétitif. Le timing de cette réforme n’est pas anodin : elle intervient dans un contexte de relance économique post-pandémique où la résilience des petites entreprises devient cruciale pour la stabilité sociale.
Quels seront les premiers effets visibles de cette transformation réglementaire ? Les observateurs économiques s’attendent à une période de transition durant laquelle l’accompagnement des petits commerçants sera déterminant. La réussite de cette ambitieuse réforme économique RDC dépendra de la capacité des autorités à concilier formalisation nécessaire et préservation de la vitalité entrepreneuriale qui caractérise le secteur informel congolais.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
