Les relations entre la Chine et la République démocratique du Congo connaissent une dynamique exceptionnelle, selon l’ambassadeur chinois Zhao Bin. Lors d’une conférence de presse tenue à Kinshasa ce mercredi 13 novembre, le diplomate a dressé un tableau élogieux de l’état des relations bilatérales, soulignant une accélération remarquable depuis sa prise de fonction en 2023.
« Je constate que depuis trois mois, les relations entre la Chine et la République démocratique du Congo n’ont jamais été aussi dynamiques depuis ma prise de fonction, il y a un peu plus de deux ans », a déclaré l’ambassadeur Zhao Bin devant les médias congolais. Cette affirmation intervient dans un contexte où les relations Chine RDC font l’objet d’une attention particulière, tant sur le plan économique que stratégique.
Le diplomate chinois a détaillé les multiples facettes de la coopération sino-congolaise, couvrant des domaines aussi variés que la culture, l’éducation, l’économie, la sécurité, le commerce et l’humanitaire. Cette approche multidimensionnelle témoigne de la profondeur des engagements entre les deux nations.
Sur le plan humanitaire, l’ambassadeur a révélé que Pékin avait accordé à la RDC 7 000 tonnes de riz, accompagnées de plus de 1,5 million de dollars en matériels et équipements médicaux destinés aux populations sinistrées. Cette aide substantielle souligne la dimension solidaire des relations sino-congolaises.
Le projet Sicomines, fleuron de la coopération économique entre les deux pays, a été particulièrement mis en avant. L’ambassadeur Zhao Bin a rappelé les réalisations concrètes de ce partenariat, avec la construction de plus de 800 kilomètres de routes, notamment sur la Route nationale n°1 et la Route nationale n°20. Ces infrastructures contribuent significativement au désenclavement de certaines régions congolaises.
Les chiffres du commerce bilatéral témoignent de l’intensité des échanges économiques. Entre janvier et septembre 2025, les échanges commerciaux entre la Chine et la RDC ont atteint le montant impressionnant de 19,5 milliards de dollars, avec un excédent d’environ 10 millions de dollars en faveur de la RDC. Cette performance confirme la position de la Chine comme premier partenaire commercial du Congo.
Comment expliquer cette dynamique commerciale exceptionnelle ? La réponse réside en grande partie dans le modèle de partenariat « ressources contre infrastructures » qui structure les relations économiques entre les deux pays. Ce mécanisme permet à la RDC de financer le développement de ses infrastructures grâce à l’exploitation de ses ressources minières, notamment le cuivre et le cobalt.
La Sino-Congolaise des Mines (Sicomines SA) incarne parfaitement cette synergie d’intérêts. Cette joint-venture, créée suite à la Convention de collaboration signée en 2008 entre le gouvernement congolais et le Groupement d’entreprises chinoises (GEC), représente l’un des plus importants investissements chinois dans le secteur minier congolais.
La place stratégique occupée par la Chine dans l’économie congolaise ne se limite pas aux seuls investissements miniers. Les investissements chinois en RDC s’étendent à de nombreux secteurs d’infrastructures, créant ainsi un maillage économique dense entre les deux nations. Cette interdépendance croissante soulève cependant des questions sur la pérennité et l’équilibre de ce partenariat.
Quelles perspectives pour l’avenir des relations sino-congolaises ? L’optimisme affiché par l’ambassadeur Zhao Bin suggère une continuation, voire un renforcement, de cette coopération. Les investissements chinois en RDC semblent appelés à croître, portés par la demande mondiale en minerais stratégiques et par les besoins immenses de la RDC en matière d’infrastructures.
La visite récente de plusieurs délégations commerciales chinoises en RDC et la multiplication des projets conjoints indiquent que cette relation bilatérale dépasse le simple cadre économique pour revêtir une dimension géostratégique. Dans un contexte international marqué par une compétition accrue pour les ressources africaines, le partenariat entre Pékin et Kinshasa apparaît comme un modèle de coopération Sud-Sud, mais aussi comme un sujet d’observation attentif pour les analystes des relations internationales.
Le renforcement des relations Chine RDC sous l’impulsion de l’ambassadeur Zhao Bin illustre la complexité des relations internationales contemporaines, où les considérations économiques, politiques et stratégiques s’entremêlent. Alors que certains observateurs s’interrogent sur les termes réels de cet engagement, les autorités des deux pays semblent déterminées à poursuivre et à approfondir cette collaboration mutuellement avantageuse.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
