Une opération conjointe des services provinciaux d’Antifraude et de la Division des Mines a permis l’interception spectaculaire de 13 kilogrammes de diamants prêts à être exportés illicitement depuis l’aéroport de Bipemba à Mbuji-Mayi. Cette saisie d’envergure, survenue mardi 11 novembre, marque un tournant décisif dans la lutte contre la contrebande minière qui saigne économiquement la province du Kasaï Oriental.
Le dispositif de contrôle, déployé de manière coordonnée entre plusieurs structures spécialisées, a fonctionné avec une efficacité remarquable. Les autorités provinciales, alertées en temps réel, ont immédiatement pris la mesure de l’importance de cette interception. Comment en est-on arrivé à de telles proportions de fraude organisée dans un secteur aussi stratégique pour l’économie nationale ?
Le gouverneur intérimaire du Kasaï Oriental, Daniel Kazadi Cilumbayi, s’est personnellement impliqué dans le suivi de cette affaire. « Il n’y aura aucune tolérance face à la fraude minière. La loi doit s’appliquer dans toute sa rigueur », a-t-il martelé, soulignant la détermination sans faille de son administration à assainir définitivement la filière diamantifère. Cette prise de position ferme s’inscrit dans une volonté plus large de restructuration du secteur minier provincial.
La saisie diamant Mbuji-Mayi illustre avec acuité les défis de gouvernance qui persistent dans la gestion des ressources minières. Avec une valeur estimée à plusieurs centaines de milliers de dollars, cette cargaison interceptée représente autant de recettes fiscales perdues pour les caisses de l’État et autant de manque à gagner pour le développement local. Le gouvernement Kasaï Oriental entend désormais rompre avec ces pratiques préjudiciables à l’économie régionale.
« Nous devons rompre avec les anciennes pratiques et prouver que le Kasaï Oriental peut gérer ses richesses de manière responsable », a insisté le chef de l’exécutif provincial. Cette déclaration forte s’accompagne de mesures concrètes : renforcement des contrôles dans les zones minières, surveillance accrue aux points de sortie de la province et modernisation des systèmes de traçabilité. L’aéroport Bipemba interception devient ainsi le symbole d’une nouvelle approche sécuritaire.
La contrebande minière Kasaï Oriental constitue un fléau économique aux conséquences multidimensionnelles. Elle prive non seulement l’État de précieuses ressources financières, mais elle déstabilise également l’ensemble de l’écosystème minier légitime. Les exploitants artisanaux respectueux de la loi subissent une concurrence déloyale, tandis que l’image internationale du diamant congolais pâtit de ces pratiques illicites.
Cette opération d’envergure démontre l’efficacité d’une approche coordonnée entre les différents services de l’État. La synergie entre les services d’Antifraude, la Division des Mines et les autres structures spécialisées a permis de déjouer un réseau sophistiqué d’exportation illégale. Le diamant fraude RDC représente un enjeu de souveraineté économique que les autorités entendent désormais traiter avec la plus grande fermeté.
Au-delà de l’aspect répressif, cette interception massive ouvre la voie à une réflexion plus profonde sur la réforme structurelle du secteur minier artisanal. Comment mieux encadrer les acteurs ? Quels mécanismes de traçabilité mettre en place pour garantir la légalité des transactions ? Autant de questions auxquelles le gouvernement provincial devra apporter des réponses concrètes dans les mois à venir.
L’engagement du gouverneur Kazadi traduit une volonté politique claire de moralisation du secteur. Les procédures légales seront scrupuleusement respectées, garantissant ainsi un traitement équitable et transparent de cette affaire. Cette rigueur juridique est essentielle pour établir une jurisprudence dissuasive contre les réseaux de contrebande.
Cette saisie historique intervient dans un contexte national marqué par les efforts de rationalisation du secteur minier. Elle démontre que, malgré les défis persistants, des progrès significatifs peuvent être accomplis grâce à une volonté politique affirmée et une coordination efficace entre les différentes administrations. Le message est désormais clair : l’ère de l’impunité dans le secteur diamantifère touche à sa fin au Kasaï Oriental.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
