Le stade Dominique Diur de Kolwezi va connaître des jours bien tranquilles, trop tranquilles peut-être. La décision est tombée comme un couperet : l’enceinte sportive sera désormais condamnée à jouer à huis clos jusqu’à nouvel ordre. Une sanction lourde de sens qui intervient après une série d’incidents au stade Kolwezi ayant gravement compromis la sécurité des acteurs du football.
La Commission de gestion de la LINAFOOT ne pouvait rester silencieuse face à cette escalade de violence. Dans un communiqué rendu public ce mercredi 12 novembre 2025, l’instance dirigeante du football congolais a tiré la sonnette d’alarme. Les récents débordements lors des rencontres Manika contre Lupopo, Blessing face à Malole et surtout Simba contre Mazembe ont sonné le glas de la tolérance zéro.
Mais que s’est-il vraiment passé dans l’antre du stade Dominique Diur pour justifier une telle mesure ? La COGES dresse un bilan accablant : menaces directes contre les officiels et joueurs visiteurs, envahissements répétés de la pelouse, et surtout ces jets de projectiles qui ont transformé le terrain en champ de bataille. La sécurité football Congo est-elle devenue un vain concept à Kolwezi ?
Un point de non-retour franchi
Le dernier affrontement entre l’AS Simba Kamikazes et le TP Mazembe, terminé sur un score de parité (1-1), a servi de déclencheur ultime. Ce mardi 11 novembre 2025 restera dans les annales comme le jour où la coupe était pleine. Les débordements stade Dominique Diur ont atteint un niveau tel que même le résultat du match a été suspendu, en attente du rapport complet des officiels et de la décision finale de la Commission.
Comment en est-on arrivé là ? Le football congolais, réputé pour sa passion débordante, semble aujourd’hui confronté à ses propres démons. Les sanctions LINAFOOT interviennent dans un contexte où la violence dans les stades devient malheureusement monnaie courante. La ligue nationale se trouve face à un dilemme cornélien : préserver l’intégrité physique des acteurs tout en maintenant l’âme si particulière du football local.
Une décision qui fait date
Les matchs huis clos RDC ne sont pas une première dans le championnat congolais, mais la durée indéterminée de cette sanction donne à réfléchir. La COGES envoie un message fort à l’ensemble des acteurs du football : la sécurité des joueurs, officiels et supporters n’est pas négociable. Cette mesure radicale vise autant à punir qu’à prévenir de futurs incidents.
Quelles conséquences pour les clubs concernés ? Privés de leurs supporters, les équipes locales devront trouver en elles-mêmes la motivation nécessaire pour briller. Une épreuve difficile qui mettra à l’épreuve leur mental et leur capacité à performer dans une ambiance de cathédrale vide. Le huis clos représente-t-il la solution idéale ou simplement un pansement sur une jambe de bois ?
Vers un football plus sûr
La balle est désormais dans le camp des autorités locales et des clubs. Cette période de huis clos doit servir de tremplin pour repenser entièrement la gestion de la sécurité dans les stades congolais. Investissements dans les infrastructures, formation des stewards, sensibilisation des supporters : le chantier est immense mais nécessaire.
Le football congolais se trouve à la croisée des chemins. Ces incidents stade Kolwezi doivent servir d’électrochoc pour l’ensemble de la communauté footballistique. La passion qui anime les supporters est la richesse du football local, mais elle ne doit jamais se transformer en violence.
La décision de la LINAFOOT marque un tournant dans la gestion de la sécurité sportive en RDC. Reste à savoir si cette mesure suffira à calmer les ardeurs destructrices et à permettre au beau jeu de retrouver toute sa splendeur dans la province du Lualaba. L’avenir du football dans cette région passionnée se joue aujourd’hui, bien au-delà du simple rectangle vert.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: footrdc.com
