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Crise Mobondo: 280 000 déplacés et famine au Plateau Bateke

La crise humanitaire provoquée par les miliciens Mobondo atteint des proportions alarmantes en République Démocratique du Congo. Selon le dernier rapport de la Commission Diocésaine Justice et Paix de l’Archidiocèse de Kinshasa, plus de 280 000 personnes ont été contraintes de fuir leurs foyers entre juin 2024 et octobre 2025. Ce déplacement massif des populations affecte principalement les provinces du Maï-Ndombe, Kwango, Kwilu, Kongo Central et la ville de Kinshasa.

Comment une telle situation a-t-elle pu se développer sans intervention massive des autorités? Le phénomène Mobondo a paralysé plusieurs secteurs essentiels dans ces régions, créant une spirale infernale d’insécurité et de précarité. Les conséquences sur la vie quotidienne des populations locales sont dévastatrices, avec des services publics gravement perturbés et des activités économiques réduites à néant.

La situation la plus critique se concentre sur le Plateau de Bateke, où les populations font face à des pénuries alimentaires sans précédent. Sept saisons agricoles successives ont été perdues à cause des exactions des miliciens Mobondo qui interdisent systématiquement aux paysans l’accès à leurs champs. Cette paralysie agricole prolongée a des conséquences dramatiques sur la sécurité alimentaire de toute la région.

Le bilan sanitaire est tout aussi préoccupant. Entre juin 2024 et octobre 2025, les six aires de santé du Plateau de Bateke ont enregistré au moins 2 980 cas de malnutrition aiguë sévère. Ces chiffres traduisent l’urgence d’une intervention humanitaire massive pour sauver des vies et prévenir une catastrophe humanitaire encore plus grande.

Perpétue Makiesse, directrice de la CDJP, souligne la nécessité d’une implication ferme de l’État pour trouver des solutions durables. Mais comment expliquer la lenteur de la réponse gouvernementale face à une crise d’une telle ampleur? Les appels répétés des organisations humanitaires semblent se heurter à une indifférence troublante des autorités compétentes.

La population des provinces affectées subit une double peine. Outre la violence des miliciens Mobondo, elle doit faire face aux tracasseries des militaires déployés pour assurer sa protection. La CDJP a documenté l’établissement de barrières illégales sur l’axe Kinshasa-Mbankana, où les soldats imposent des taxes arbitraires aux transporteurs.

Au pont Maï-Ndombe et au pont Lufimi, les militaires exigent 1 000 FC par personne pour le transport en commun. Un simple calcul révèle l’ampleur du système: un véhicule transportant 30 personnes doit payer 30 000 FC. Avec le passage quotidien d’environ 50 véhicules, ces militaires empochent près de 1,5 million de FC par jour selon le rapport intitulé “Le poids du silence”.

Cette situation pose des questions fondamentales sur l’efficacité de la réponse sécuritaire et la protection des civils. Les déplacés Mobondo survivent dans des conditions précaires, tandis que les mécanismes de soutien peinent à répondre à l’ampleur des besoins. La crise alimentaire sur le Plateau Bateke s’aggrave de jour en jour, et la malnutrition continue de faire des victimes.

Quelles solutions envisager pour mettre fin à cette spirale infernale? La CDJP plaide pour une approche intégrée combinant sécurité, aide humanitaire et relance économique. Mais le temps presse, et chaque jour d’inaction aggrave le calvaire des populations civiles prises entre le marteau des miliciens et l’enclume des tracasseries militaires.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

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