Dans la région de Sake, au territoire de Masisi, un vent d’espoir souffle sur la vie de 22 femmes chefs de ménage. Ces dernières viennent de recevoir, ce mardi 11 novembre, des kits complets pour la fabrication de paniers en osier, marquant l’aboutissement d’une formation d’un an en vannerie. Mais au-delà de la simple remise de matériel, que représente véritablement cette initiative pour ces femmes confrontées quotidiennement aux défis de l’insécurité et de la précarité ?
« Nous sommes très ravies des résultats obtenus », confie Elisabeth Masudi, l’une des bénéficiaires. « Cette formation fera de nous des femmes engagées pour l’autonomisation dans notre communauté ». Son témoignage reflète l’émotion palpable qui régnait lors de la cérémonie de clôture organisée par l’ONG La Voix des Femmes et des Enfants (Women and Children’s Voice – WCV). Dans une zone où la stabilité reste fragile, ces femmes retrouvent ainsi non seulement des moyens de subsistance, mais aussi une dignité longtemps compromise.
Le projet « Autonomisation de la femme à travers la formation en métiers artisanaux dans le territoire de Masisi » dépasse la simple dimension économique. Comment ne pas voir dans cette initiative une réponse concrète aux multiples défis auxquels font face les femmes du Nord-Kivu ? Chaque bénéficiaire a reçu un kit comprenant cinq rouleaux de cordes pour la création de paniers en osier, deux nattes, deux ciseaux et un mètre ruban. Des outils simples, certes, mais qui représentent autant de clés pour ouvrir les portes de l’indépendance économique.
Selon le chargé du programme au sein de l’ONG WCV, cette formation en vannerie à Masisi s’inscrit dans une vision plus large de transformation sociale. « Notre initiative vise à garantir l’autonomisation des bénéficiaires, même si d’autres besoins restent à couvrir », reconnaît-il. Cette franchise témoigne de la complexité du travail d’autonomisation des femmes en RDC, particulièrement dans des régions comme Sake où les besoins sont multiples et les ressources limitées.
Le financement de ce programme, assuré par les fonds propres de l’ONG WCV RDC, soulève une question essentielle : comment pérenniser de telles initiatives dans un contexte où les bailleurs de fonds se font rares ? La réponse pourrait bien se trouver dans la détermination des premières concernées. Ces femmes autonomisées de Sake ne se contentent pas de recevoir des kits artisanaux ; elles s’engagent à devenir des actrices du changement économique dans leur communauté.
Dans le Nord-Kivu, région marquée par des années de conflits, l’artisanat représente bien plus qu’une simple activité génératrice de revenus. Il devient un vecteur de résilience, un moyen de reconstruction sociale, et surtout, une démonstration tangible que l’autonomisation des femmes congolaises passe par leur capacité à transformer elles-mêmes leur destin. Les kits artisanaux distribués ne sont que le début d’un processus bien plus ambitieux : la création d’une véritable filière économique locale portée par des femmes devenues entrepreneures.
Le projet d’autonomisation des femmes en RDC trouve ici une illustration concrète de son potentiel transformateur. Alors que ces 22 femmes se lancent dans la production de paniers en osier, c’est toute une communauté qui observe, s’interroge, et peut-être bientôt, s’inspire. Leur succès pourrait bien devenir le ferment d’une dynamique plus large d’émancipation féminine dans le territoire de Masisi. Reste à savoir si les conditions sécuritaires et économiques permettront à cette belle initiative de porter tous ses fruits.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
