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Génocide en RDC : les évêques sonnent l’alarme internationale

Dans une déclaration qui fera date dans les annales de la diplomatie religieuse, les évêques de l’Église de Réveil au Congo (ERC) ont brandi l’étendard de la vérité en qualifiant la situation sécuritaire en République Démocratique du Congo de « génocide ». Cette dénonciation sans précédent, articulée autour du Principe de Nuremberg de 1950 et du Statut de Rome de la Cour pénale internationale, intervient dans un contexte où la communauté internationale semble frappée d’une inquiétante myopie face à la tragédie congolaise.

Comment en est-on arrivé à ce que des leaders religieux doivent recourir aux instruments juridiques internationaux pour qualifier des atrocités qui durent depuis des décennies ? La présentation dimanche 9 novembre de ce rapport accablant, en marge de la clôture d’un sommet de prières patriotiques à Kinshasa, marque un tournant dans la narration de la crise congolaise. Les évêques de l’ERC, par cette initiative courageuse, tentent de briser le mur du silence qui entoure le drame humanitaire dans l’Est du pays.

Le document présenté s’inscrit dans une stratégie plus large de pétition visant à obtenir la reconnaissance internationale du génocide congolais. Les chiffres avancés sont stupéfiants : des millions de vies sacrifiées sur l’autel des convoitises minières, des femmes systématiquement violées comme arme de guerre, et toute une génération d’enfants privés du droit fondamental à l’éducation. Cette réalité, soigneusement documentée, contraste singulièrement avec l’indifférence observée dans les chancelleries occidentales.

La présence de personnalités de premier plan comme la Révérende Paula White-Cain, éminente figure de la Maison-Blanche, et l’archevêque Nicolas Duncan-Williams du Ghana, confère à cet événement une dimension transnationale. Le Fonds national de réparation des victimes des violences sexuelles liées aux conflits (FONAREV) a également marqué de sa présence ce moment historique, rappelant que derrière les statistiques se cachent des destins brisés et des vies détruites.

Le président Félix Tshisekedi, présent à la cérémonie de clôture, a salué cette mobilisation en des termes éloquents, qualifiant ces échanges de « tournant dans le destin du pays ». Mais cette déclaration présidentielle soulève une question fondamentale : les paroles suffiront-elles là où l’action a si souvent fait défaut ? Le chef de l’État congolais joue désormais une partie décisive sur l’échiquier politique international, où sa crédibilité se mesurera à sa capacité à transformer ces prises de conscience en politiques concrètes.

L’archevêque Duncan-Williams a, pour sa part, proclamé que la RDC se tenait désormais « debout, digne et unie », mettant en exergue le rôle cardinal de la foi dans le processus de résilience nationale. Cette vision optimiste contraste avec la réalité quotidienne des populations de l’Est, où la terreur reste le pain quotidien de millions de civils.

Le témoignage poignant d’une survivante des violences sexuelles, orchestré par le FONAREV, est venu rappeler avec une cruelle éloquence que derrière les concepts juridiques et les déclarations solennelles se cache une humanité meurtrie. Ce récit de résilience et de souffrance donne chair et sang à des statistiques qui, sans cela, resteraient abstraites.

La qualification de génocide RDC par les évêques Église Réveil représente un acte politique et moral d’une portée considérable. Ce rapport génocide Congo, présenté dans le cadre solennel d’un sommet prières Kinshasa, pourrait-il enfin provoquer le sursaut tant attendu de la communauté internationale ? La balle est désormais dans le camp des instances internationales, dont la crédibilité sera jugée à l’aune de leur réponse à cette interpellation historique.

Le FONAREV, par son implication dans cet événement, démontre que la reconnaissance des souffrances doit s’accompagner de mécanismes concrets de réparation. Mais comment espérer une guérison nationale quand les blessures continuent de se creuser chaque jour dans l’indifférence générale ? La route vers la justice et la réconciliation s’annonce longue et semée d’embûches, mais la voix des évêques aura au moins eu le mérite de briser un silence devenu complice.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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