La planète brûle, les écosystèmes s’effondrent, et dans ce chaos environnemental, la République Démocratique du Congo émerge comme un ultime rempart contre la catastrophe climatique. À la COP30 de Belém, le président Félix Tshisekedi porte un double message qui résonne comme un électrochoc dans l’arène internationale : dénonciation ferme de l’écocide qui ravage les forêts congolaises et affirmation solennelle du statut de pays-solution face à l’urgence climatique mondiale.
Comment la RDC peut-elle simultanément sauver le monde et se battre contre la destruction de son propre patrimoine naturel ? Cette question cruciale plane sur les négociations climatiques où le géant d’Afrique centrale déploie une diplomatie environnementale offensive. Le président Tshisekedi, dans un discours percutant, a rappelé que les forêts congolaises représentent le deuxième poumon vert de la planète après l’Amazonie, capturant des milliards de tonnes de carbone chaque année.
Mais cet écosystème vital est en péril. L’écocide – cette destruction massive et systématique de l’environnement – menace directement l’équilibre climatique régional et mondial. Les forêts congolaises, véritables cathédrales vertes qui abritent une biodiversité exceptionnelle, sont rongées par une exploitation illégale qui s’apparente à un crime contre l’humanité tout entière.
La position de la RDC comme pays-solution climatique n’est pas une simple rhétorique diplomatique. Elle s’appuie sur des réalités écologiques tangibles : 155 millions d’hectares de forêts, des tourbières contenant l’équivalent de trois années d’émissions mondiales de carbone, et un réseau hydrographique qui irrigue l’Afrique centrale. Ces atouts naturels font de la nation congolaise un régulateur climatique naturel à l’échelle planétaire.
Pourtant, le paradoxe est saisissant : comment ce pays-solution peut-il remplir sa mission salvatrice quand ses propres ressources sont menacées par des intérêts prédateurs ? La réponse du président Tshisekedi est sans équivoque : par une solidarité internationale concrète et des mécanismes financiers innovants qui reconnaissent enfin la valeur inestimable des services écosystémiques rendus par la RDC.
La feuille de route présentée par la ministre de l’Environnement Marie Nyange Ndambo trace une voie ambitieuse : gestion durable des paysages forestiers, restauration des savanes dégradées, et un programme d’investissement de 300 millions de dollars déployé dans sept provinces. Cette stratégie place la RDC en leader africain de la transition écologique, mais elle nécessite un accompagnement international à la hauteur des enjeux.
L’alliance stratégique avec le Brésil, autre gardien des forêts tropicales, symbolise cette nouvelle approche solidaire face au défi climatique. Les deux géants forestiers unissent leurs forces pour porter une voix commune : celle des nations qui préservent l’avenir de l’humanité au prix d’immenses sacrifices économiques.
Mais le temps presse. Les forêts congolaises, ces sentinelles du climat, suffoquent sous la pression anthropique. Chaque hectare déboisé, chaque écosystème dégradé, rapproche un peu plus la planète du point de non-retour. La COP30 doit être le moment où la communauté internationale passe des promesses aux actes, où les pays-solution comme la RDC reçoivent enfin les moyens de leur mission vitale.
La question qui demeure est lancinante : le monde est-il prêt à investir dans la préservation de ce qui peut encore le sauver ? La réponse se joue aujourd’hui à Belém, où la RDC porte non seulement son avenir, mais celui de l’humanité tout entière. Les forêts congolaises attendent, impatientes, que les discours se transforment en actions concrètes pour leur survie et la nôtre.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: https://www.presidence.cd/actualites
