La République Démocratique du Congo enregistre une performance budgétaire historique qui défie toutes les prévisions. Selon les derniers chiffres officiels de la Banque centrale du Congo, les recettes de l’État ont atteint le montant vertigineux de 23 790 milliards de francs congolais sur les dix premiers mois de l’année 2025, dépassant de 104,7% les objectifs initialement fixés. Cette progression spectaculaire interpelle autant qu’elle impressionne dans un contexte économique régional pourtant marqué par l’incertitude.
Comment expliquer cette envolée des recettes fiscales congolaises ? Les analystes pointent plusieurs facteurs structurels. D’abord, la réforme en profondeur de l’administration fiscale commence à porter ses fruits. La Direction générale des impôts (DGI) et la Direction générale des douanes et accises (DGDA) ont considérablement renforcé leurs capacités de contrôle et de recouvrement. Ensuite, la formalisation progressive de l’économie permet d’élargir l’assiette fiscale, captant des secteurs qui échappaient jusqu’alors au contrôle de l’État.
Le secteur minier, traditionnel moteur de l’économie congolaise, joue évidemment un rôle déterminant dans cette performance. La hausse des cours mondiaux des métaux stratégiques, couplée à une meilleure traçabilité des productions, a généré des revenus substantiels. Mais l’innovation réside dans la diversification des sources de revenus : l’impôt sur le revenu des personnes physiques et la TVA montrent des progressions significatives, témoignant d’une économie en mutation.
Cette performance budgétaire exceptionnelle ouvre des perspectives inédites pour les finances publiques congolaises. Le gouvernement dispose désormais d’une marge de manœuvre accrue pour financer les investissements structurants et améliorer la qualité des services publics. Les projets d’infrastructures routières, sanitaires et éducatifs, longtemps retardés par le manque de financement, pourraient connaître une accélération significative.
Pourtant, des ombres persistent au tableau. L’économie informelle représente toujours un défi majeur pour la pérennité de ces résultats. La corruption, bien que combattue avec plus de détermination, continue de gréver une partie des potentialités fiscales du pays. Les experts recommandent donc la prudence : cette performance doit s’inscrire dans la durée pour véritablement transformer le paysage économique national.
La Banque centrale du Congo souligne que cette dynamique positive s’inscrit dans un cycle de croissance économique soutenue, mais met en garde contre les risques de dépendance excessive aux revenus miniers. La diversification économique reste plus que jamais un impératif stratégique pour la RDC.
À l’heure où de nombreux pays africains peinent à équilibrer leurs comptes publics, la RDC démontre qu’une gestion rigoureuse des recettes de l’État peut produire des résultats spectaculaires. Reste à transformer cette performance budgétaire en développement tangible pour les populations, véritable enjeu des prochaines années.
Article Ecrit par Amissi G
Source: https://zoom-eco.net/banques/rdc-en-hausse-de-1047-les-recettes-de-letat-ont-atteint-23-7900-milliards-de-cdf-en-dix-mois/
