La République démocratique du Congo fait face à l’une des pires crises alimentaires de son histoire récente. Dans les provinces orientales du pays, plus de 10 millions de personnes luttent quotidiennement contre la faim, selon les dernières données du Programme alimentaire mondial. Cette situation catastrophique place la RDC parmi les pays les plus touchés par l’insécurité alimentaire dans le monde.
Comment en est-on arrivé à ce niveau d’urgence humanitaire ? La réponse réside dans la combinaison mortelle de plusieurs facteurs. Les conflits armés persistants dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu ont provoqué des déplacements massifs de populations, paralysant l’agriculture locale et détruisant les moyens de subsistance. Imaginez des familles entières contraintes d’abandonner leurs champs au moment des récoltes, perdant ainsi leur seule source de nourriture et de revenus.
Le Programme alimentaire mondial RDC tire la sonnette d’alarme avec des chiffres qui donnent le vertige. Sur ces 10 millions de personnes en situation critique, près de 3 millions se trouvent dans la phase d’urgence alimentaire la plus sévère. Cela signifie qu’elles souffrent de malnutrition aiguë et voient leur survie directement menacée. La directrice du PAM en RDC souligne que le nombre de personnes en situation d’urgence alimentaire a presque doublé en un an, une progression alarmante qui exige une réponse immédiate.
La crise alimentaire RDC est particulièrement aiguë dans les zones de conflit où l’accès humanitaire reste limité. Les travailleurs humanitaires font face à d’énormes défis logistiques et sécuritaires pour atteindre les populations les plus vulnérables. Dans certaines régions, les prix des denrées alimentaires ont flambé, rendant les produits de base inaccessibles pour des familles déjà appauvries par des années d’instabilité.
Quelles sont les conséquences visibles de cette insécurité alimentaire Congo ? Les centres de santé rapportent une augmentation dramatique des cas de malnutrition aiguë sévère chez les enfants de moins de cinq ans. Les femmes enceintes et allaitantes sont également particulièrement vulnérables, avec des risques accrus de complications lors de l’accouchement et de transmission intergénérationnelle de la malnutrition.
Face à cette urgence, l’aide humanitaire RDC représente un véritable filet de sécurité pour des millions de personnes. Le PAM et ses partenaires distribuent des rations alimentaires d’urgence, mettent en place des programmes de nutrition thérapeutique et soutiennent la relance agricole. Cependant, ces efforts sont gravement compromis par un déficit de financement de 349 millions de dollars. Sans fonds supplémentaires, le Programme alimentaire mondial pourrait être contraint de réduire ses opérations, laissant des millions de personnes sans assistance vitale.
La communauté internationale doit-elle rester spectatrice face à cette tragédie annoncée ? Certainement pas. La faim Nord-Kivu Sud-Kivu n’est pas une fatalité mais le résultat de causes identifiées qui exigent des solutions concertées. Au-delà de l’aide d’urgence, des investissements dans l’agriculture locale, la paix et la stabilité sont indispensables pour briser le cycle infernal de la faim et des conflits.
La situation actuelle nous interpelle tous sur l’urgence d’agir. Chaque jour perdu signifie davantage d’enfants souffrant de malnutrition irréversible, davantage de familles contraintes de vendre leurs biens pour se nourrir, davantage de vies brisées par une crise qui pourrait être évitée. La solidarité internationale et l’engagement du gouvernement congolais sont plus que jamais nécessaires pour inverser cette tendance dramatique et offrir un avenir décent aux populations de l’est de la RDC.
Article Ecrit par Amissi G
Source: https://www.aljazeera.com/news/2025/11/7/un-sounds-alarm-over-rising-hunger-crisis-in-eastern-dr-congo
