Le processus électoral pour combler les postes vacants au bureau de l’Assemblée nationale connaît un rebondissement significatif avec le dépôt de candidature de la députée Clotilde Mutita Kalunga au poste de rapporteur adjoint. Cette élection intervient dans un contexte politique tendu, marqué par des divisions au sein de la principale formation d’opposition.
Conformément au calendrier établi par le bureau de l’Assemblée nationale, la clôture des candidatures pour les deux postes vacants – la présidence et le rapporteur adjoint – est fixée à ce vendredi 7 novembre. La députée de Lubumbashi, cadre d’Ensemble pour la République, a officiellement déposé sa candidature jeudi, accompagnée de Christian Mwando Nsimba, président du groupe parlementaire de l’opposition.
« Les impressions sont plutôt très positives, déjà dans la joie et très heureuse », a déclaré Clotilde Mutita Kalunga à l’issue de son dépôt de candidature. La parlementaire a souligné l’importance du respect des décisions institutionnelles et de l’accomplissement du devoir parlementaire, tout en échangeant avec le président intérimaire Jean-Claude Tshilumbayi.
Membre de la Commission Environnement, Tourisme, Ressources naturelles et Développement durable, l’élue du Haut-Katanga se présente comme porteuse d’une opposition républicaine et constructive. « Nous sommes de l’opposition républicaine, constructive et ici les deux familles doivent comprendre que le bien pour nous tous, c’est le peuple d’abord », a-t-elle affirmé, appelant à une pacification des institutions et à l’accélération des travaux parlementaires.
Cette candidature survient dans un climat de tensions internes au sein d’Ensemble pour la République, formation politique de Moïse Katumbi. L’élection du rapporteur adjoint fait suite à la démission de Dominique Munongo, précédemment visée par une procédure de destitution similaire à celle ayant touché Vital Kamerhe. Comment ces divisions internes affecteront-elles la cohésion de l’opposition parlementaire ?
La démarche de Christian Mwando Nsimba, qui a présenté la candidature de Clotilde Mutita Kalunga au secrétaire permanent de l’Union sacrée de la Nation, a provoqué des réactions négatives au sein de son propre parti. Olivier Kamitatu, directeur de cabinet de Moïse Katumbi, a qualifié cette initiative de « honteuse et déshonorante » sur les réseaux sociaux, tandis que Laurent Onyemba, autre cadre du parti, a également exprimé son désaccord.
Le calendrier électoral prévoit plusieurs étapes cruciales : l’examen des dossiers par la commission spéciale ce samedi 8 novembre, la publication des candidatures retenues lundi 10 novembre, suivie de la campagne électorale les 11 et 12 novembre. L’élection proprement dite et l’installation des nouveaux élus interviendront jeudi 13 novembre lors d’une séance plénière solennelle.
Dans un contexte où l’Assemblée nationale doit également procéder à l’élection de son nouveau président suite à la démission de Vital Kamerhe, ces élections internes revêtent une importance capitale pour l’équilibre des pouvoirs au Parlement. La désignation du rapporteur adjoint, poste réservé à l’opposition, pourrait influencer durablement les dynamiques politiques dans l’hémicycle.
La candidature de Clotilde Mutita Kalunga représente-t-elle une opportunité de renouveau pour l’opposition parlementaire congolaise ? Ou au contraire, cristallise-t-elle les divisions qui traversent la principale formation d’opposition ? Les prochains jours apporteront des éléments de réponse déterminants pour l’avenir de l’institution parlementaire en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
