Au cœur du Maniema, une crise silencieuse paralyse progressivement la vie quotidienne des habitants. Depuis une semaine, les réseaux de télécommunications d’Orange, Vodacom et Airtel connaissent des défaillances massives, plongeant la province dans un isolement numérique inquiétant. Comment une région entière peut-elle ainsi se retrouver coupée du monde moderne sans que personne ne s’en émeuve véritablement ?
« Je viens de perdre 5$ de crédit en une seule communication qui n’a duré que trois minutes », témoigne avec amertume Jean-Luc, commerçant à Kindu. « Le réseau coupe constamment, mais le forfait continue de se vider comme si de rien n’était. Comment travailler dans ces conditions ? » Ce sentiment d’impuissance et d’injustice se répand comme une traînée de poudre parmi les abonnés, qui voient leurs investissements s’évaporer sans pouvoir utiliser les services payés.
L’Union des jeunes du Maniema, par la voix de son coordinateur national ad intérim Emmanuel Ndjadi, a décidé de briser le silence samedi 8 octobre. L’organisation dénonce avec véhémence cette dégradation significative des services qui affecte tous les aspects de la vie socio-économique locale. « Ces problèmes de télécommunications au Maniema ne datent pas d’hier », souligne-t-il avec une lassitude perceptible. « C’est pour la nième fois que nous subissons ces perturbations, et chaque fois, c’est le même scénario : réseaux instables, crédits perdus, et silence radio des autorités. »
La situation dépasse largement le simple désagrément technique. Dans une province où l’économie informelle représente une part substantielle des activités, la connectivité est devenue un outil de travail indispensable. Les petits commerçants ne peuvent plus passer commande, les transferts d’argent électroniques sont compromis, et les familles dispersées perdent le contact avec leurs proches. Les problèmes de télécommunications au Maniema creusent ainsi un fossé numérique qui menace directement les moyens de subsistance de milliers de personnes.
Les coupures téléphoniques en RDC, particulièrement dans cette région, suivent un schéma inquiétant de récurrence. Les abonnés décrivent des interruptions intempestives durant les communications, une saturation permanente des réseaux, et cette fameuse perte injustifiée de crédits et forfaits prépayés qui suscite colère et frustration. Le service internet instable ajoute une couche supplémentaire de difficultés dans un monde où l’accès à l’information en temps réel est crucial.
Face à cette crise, le silence des autorités provinciales et des opérateurs interroge. Pourquoi les responsables d’Orange, Vodacom et Airtel ne communiquent-ils pas sur ces dysfonctionnements répétés ? Comment expliquer que les tentatives de les joindre pour obtenir des explications soient restées sans réponse ? Cette opacité nourrit les suspicions et renforce le sentiment d’abandon des populations locales.
Emmanuel Ndjadi insiste sur l’urgence d’une mobilisation collective : « Seule une implication déterminée des autorités provinciales pourra garantir le succès des initiatives dans notre région et prévenir de nouvelles perturbations. » Son appel résonne comme un ultimatum face à l’indifférence perçue des décideurs. La question qui se pose désormais est simple : jusqu’à quand les habitants du Maniema devront-ils accepter cette situation comme une fatalité ?
Les réseaux Orange Vodacom Airtel, piliers de la communication moderne, se transforment en sources de frustration quand ils fonctionnent au ralenti. Les pertes de crédits et forfaits, cumulées à l’impossibilité d’utiliser correctement les services internet, créent un préjudice économique tangible pour des populations souvent précaires. Dans une région où chaque dollar compte, ces dysfonctionnements répétés représentent une ponction insupportable sur le pouvoir d’achat des ménages.
La récurrence de ces problèmes interpelle sur la qualité des infrastructures déployées et la maintenance des réseaux dans les provinces éloignées de la capitale. Les coupures téléphoniques en RDC semblent frapper avec une intensité particulière certaines régions, creusant les inégalités numériques entre territoires. Le Maniema, riche en potentialités, mérite-t-il un traitement de second rang en matière de connectivité ?
Alors que la digitalisation s’impose comme un vecteur essentiel de développement, ces perturbations persistantes menacent d’hypothéquer l’avenir économique de toute une province. Les jeunes entrepreneurs hésitent à investir, les initiatives innovantes peinent à émerger, et l’attractivité du territoire s’érode progressivement. Comment construire l’avenir quand les outils fondamentaux de communication vous lâchent constamment ?
La balle est désormais dans le camp des autorités provinciales et des opérateurs télécoms. Une intervention urgente s’impose pour trouver une solution durable à ces problèmes de télécommunications qui empoisonnent la vie du Maniema depuis trop longtemps. Les habitants attendent des actes concrets, pas de nouvelles promesses. Le développement de la province en dépend, et sa jeunesse, déterminée à prendre son avenir en main, ne compte pas baisser les bras.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
