Dans un hôtel de Sandton, quartier d’affaires de Johannesburg, le Secrétaire permanent de l’Union Sacrée de la Nation a déployé ce week-end les grands moyens pour conquérir les cœurs et les esprits de la diaspora congolaise d’Afrique du Sud. La cérémonie d’installation de la coordination USN Afrique du Sud, soigneusement chorégraphiée, s’est transformée en véritable plaidoyer pour le second mandat du Président Félix Tshisekedi.
Le Professeur André Mbata Mangu, figure montante de la majorité présidentielle, a su habilement jouer de sa stature académique et politique pour embarquer l’auditoire dans le sillage de l’Union Sacrée. Devant plus de mille compatriotes visiblement acquis à sa cause, le porte-parole de l’USN a déroulé un argumentaire aussi simple qu’efficace : l’heure n’est plus aux divisions mais à l’unité autour du projet de redressement national. « Soyons du bon côté de l’Histoire », a-t-il lancé, dans une formule qui résume à elle seule la stratégie de conviction déployée par le mouvement présidentiel.
Cette installation marque-t-elle un tournant dans la relation entre le pouvoir de Kinshasa et sa diaspora ? La question mérite d’être posée tant l’événement de Sandton dépasse la simple formalité administrative. Derrière les discours et les poignées de mains, se profile une ambition plus vaste : structurer méthodiquement le soutien à Félix Tshisekedi au-delà des frontières nationales. L’Afrique du Sud, terre d’élection pour de nombreux Congolais, constitue un laboratoire politique dont les enseignements pourraient bien essaimer sur tout le continent.
Le timing de cette opération de séduction n’est certainement pas anodin. Alors que le Professeur Mbata regagne Kinshasa ce dimanche, son passage éclair en terre sud-africaine s’inscrit dans une séquence politique cruciale pour la majorité présidentielle. L’USN, cette coalition hétéroclite rassemblée autour du chef de l’État, cherche visiblement à consolider ses bases à l’approche des prochains grands rendez-vous électoraux. La diaspora congolaise, souvent perçue comme un vivier de soutien et de compétences, représente un enjeu trop important pour être négligé.
Mais au-delà de la stratégie électorale, c’est toute une vision géopolitique qui se dessine. En investissant Johannesburg, plaque tournante économique du continent, l’Union Sacrée de la Nation envoie un signal fort à ses détracteurs comme à ses alliés : le mouvement présidentiel entend peser de tout son poids dans les dynamiques régionales. Le choix de Sandton, quartier des affaires par excellence, n’est certainement pas innocent et participe de cette volonté d’inscrire l’action politique dans une logique de modernité et d’ouverture.
Reste à savoir si cette belle mécanique de mobilisation résistera à l’épreuve du temps. La tâche de la nouvelle coordination USN Afrique du Sud s’annonce ardue : convertir les sympathies en engagement durable, transformer l’enthousiasme du meeting en adhésion pérenne. Le défi est de taille pour André Mbata Mangu et ses troupes, qui devront prouver que l’Union Sacrée n’est pas qu’un slogan de campagne mais bien un projet de société capable de fédérer au-delà des frontières.
Alors que le Professeur Mbata reprend déjà la route de Kinshasa, son passage en Afrique du Sud laisse entrevoir les contours d’une diplomatie politique renouvelée. L’expansion de l’USN sur le continent pourrait bien reconfigurer durablement les équilibres au sein de la majorité présidentielle. Une chose est certaine : le mouvement de Félix Tshisekedi ne compte pas se contenter de conquérir les cœurs en République Démocratique du Congo, mais aspire bel et bien à rayonner sur l’ensemble de la scène africaine.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
