Une vaste étude menée par l’université d’Auckland en Nouvelle-Zélande vient de révéler des conclusions alarmantes sur les risques cérébraux associés à la pratique intensive du rugby. Cette recherche, publiée dans Springer Nature, a analysé les données de près de 13 000 anciens joueurs de rugby néo-zélandais sur une période de cinquante ans, les comparant à un échantillon de 2,4 millions d’hommes de même profil démographique.
Les résultats sont sans équivoque : les anciens rugbymen présentent 22% de risques supplémentaires de développer des maladies neurodégénératives comme la démence ou la maladie d’Alzheimer. Concrètement, cela se traduit par 13 cas supplémentaires pour 1 000 joueurs par rapport à la population générale. Ces chiffres interrogent profondément sur les conséquences à long terme des impacts sports contact cerveau.
Mais pourquoi certains joueurs sont-ils plus vulnérables que d’autres ? L’étude santé rugby Nouvelle-Zélande démontre que le niveau de jeu et la position sur le terrain jouent un rôle crucial. Les professionnels et internationaux présentent un risque plus élevé que les amateurs, tandis que les arrières, souvent exposés à des contacts rapides et intenses, semblent plus touchés que les avants. La durée de carrière et le nombre de matchs disputés apparaissent également comme des facteurs déterminants, suggérant une relation dose-réponse entre l’exposition aux chocs et l’atteinte cérébrale.
Ces découvertes s’inscrivent dans un constat plus large concernant les commotions cérébrales rugby et autres sports de contact. En Écosse, l’analyse de 31 cerveaux d’anciens joueurs a révélé que 68% présentaient des signes d’encéphalopathie traumatique chronique (ETC), une pathologie dégénérative liée aux traumatismes répétés. Aux États-Unis, une étude sur des boxeurs et combattants de MMA a confirmé l’existence de modifications cérébrales progressives, souvent précurseurs d’une ETC.
Comment expliquer cette vulnérabilité particulière du cerveau aux chocs répétés ? Imaginez le cerveau comme une structure délicate, protégée par le crâne mais suspendue dans le liquide céphalo-rachidien. Chaque impact, même apparemment bénin, peut provoquer des micro-lésions qui s’accumulent au fil du temps, telles des fissures invisibles dans une structure solide. Ces dommages, imperceptibles initialement, peuvent finir par compromettre l’intégrité du système nerveux.
Face à ces révélations préoccupantes, quelles mesures peuvent être envisagées pour préserver la santé des sportifs ? Les chercheurs recommandent plusieurs approches préventives : limiter les impacts à la tête dès les entraînements, prendre au sérieux chaque commotion cérébrale avec un suivi médical rigoureux, et sensibiliser davantage les joueurs aux risques à long terme. Certaines initiatives commencent d’ailleurs à émerger, comme l’abaissement de la hauteur des plaquages ou l’utilisation de dispositifs connectés pour mesurer les impacts chez les joueurs d’élite.
Ces avancées dans la compréhension des rugby risques cérébraux ouvrent la voie à une pratique plus sûre de ce sport populaire. En identifiant précisément les mécanismes lésionnels et les facteurs de risque, la communauté médicale et sportive peut développer des protocoles mieux adaptés pour protéger les athlètes, sans pour autant les priver de leur passion.
La question fondamentale demeure : comment concilier l’intensité du jeu avec la préservation de la santé cérébrale à long terme ? La réponse réside probablement dans un équilibre entre innovation technologique, adaptation des règles et éducation continue. Car si le rugby forge le caractère et développe des valeurs essentielles, il ne devrait pas compromettre la santé future de ceux qui le pratiquent avec passion.
Article Ecrit par Amissi G
Source: mediacongo.net
