Le Palais du Peuple vibre au rythme d’une réflexion stratégique qui pourrait redéfinir les fondamentaux de la sécurité alimentaire congolaise. Ce jeudi 7 novembre, l’honorable Sosthène Maombi a inauguré un atelier pédagogique consacré à sa proposition de loi sur les principes fondamentaux relatifs à l’élevage, marquant ainsi une étape cruciale dans la modernisation d’un secteur longtemps négligé.
La République démocratique du Congo peut-elle continuer à régir son secteur élevager par une ordonnance-loi datant de 1936 ? Cette question fondamentale plane sur les travaux parlementaires alors que le pays cherche à combler son déficit protéique et à assurer sa souveraineté alimentaire. L’initiative législative du député Maombi représente une réponse ambitieuse à cette problématique persistante.
L’atelier, qui réunit parlementaires, experts environnementaux, chercheurs et opérateurs économiques, s’inscrit dans une démarche inclusive visant à construire un consensus autour d’un cadre juridique moderne. Comment la proposition de loi sur l’élevage en RDC peut-elle transformer un secteur stratégique encore enlisé dans des pratiques obsolètes ? La réponse réside dans les innovations majeures que porte ce texte législatif.
Le projet de modernisation de l’élevage au Congo propose une refondation complète du paysage institutionnel. La création d’un Conseil consultatif national de l’élevage et d’un Fonds national de soutien au développement de l’élevage témoigne d’une vision holistique qui dépasse la simple régulation pour embrasser le développement économique. Ces structures pourraient-elles enfin apporter la stabilité nécessaire aux investisseurs et éleveurs locaux ?
L’établissement d’un Observatoire du secteur de l’élevage et d’une Haute autorité sur les organismes génétiquement modifiés illustre la volonté d’ancrer le développement du secteur dans la science et l’innovation. Cette approche répond aux défis contemporains que sont les changements climatiques, la mobilité transfrontalière du bétail et la dégradation des pâturages.
Le député Maombi a souligné avec insistance la nécessité d’une « appropriation politique, technique et sociale » du texte par toutes les parties prenantes. Cette déclaration révèle-t-elle une prise de conscience des échecs passés de réformes agricoles ? La réussite de cette initiative dépendra effectivement de sa capacité à fédérer l’ensemble des acteurs autour d’une vision commune.
La définition claire des espèces animales comestibles, conventionnelles ou non conventionnelles, constitue une avancée réglementaire significative. Cette disposition pourrait-elle ouvrir de nouvelles perspectives économiques tout en préservant la biodiversité exceptionnelle de la RDC ? Le cadre juridique proposé tente précisément de concilier développement économique et préservation environnementale.
Alors que la RDC importe encore massivement des produits carnés, cette proposition de loi sur l’élevage représente un pari politique audacieux sur la capacité du pays à atteindre l’autosuffisance alimentaire. Le gouvernement congolais saura-t-il transformer cette initiative parlementaire en politique publique efficace ? La réponse à cette question déterminera l’avenir nutritionnel de millions de Congolais.
L’atelier du Palais du Peuple s’inscrit dans une temporalité législative cruciale. Les prochaines semaines révéleront si cette dynamique de modernisation de l’élevage peut surmonter les traditionnels écueils de la lourdeur administrative et des résistances au changement. La crédibilité du Parlement congolais se joue partiellement dans sa capacité à doter le pays d’un cadre juridique adapté aux enjeux du XXIe siècle.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
