Une nouvelle attaque ciblant des humanitaires a secoué la région du Nord-Kivu dans la nuit du 6 au 7 novembre. Des individus armés de machettes et de couteaux ont pris d’assaut les locaux de l’organisation COOPI-RDC situés dans le village de Kibirizi, territoire de Rutshuru. Selon plusieurs témoignages recueillis auprès de la société civile locale, ces bandits ont forcé la porte d’entrée de la maison abritant le personnel humanitaire avant de procéder à leur forfait.
Les assaillants, décrits comme déterminés et violents, ont menacé les agents présents sur place avant de s’emparer de leurs équipements de travail. Un ordinateur portable et plusieurs téléphones ont été dérobés lors de cette opération rapide et bien rodée. Comment de tels actes peuvent-ils encore se produire dans une zone déjà fragilisée par des années de conflit ?
L’organisation COOPI-RDC intervient précisément dans le cadre d’un projet d’urgence nutritionnelle destiné aux enfants de moins de cinq ans. Ce programme vital, soutenu financièrement par l’UNICEF et l’USAID, vise à lutter contre la crise alimentaire qui sévit dans la zone de santé de Kibirizi. Cette attaque survient dans un contexte sécuritaire déjà extrêmement tendu où les humanitaires peinent à accomplir leur mission humanitaire essentielle.
L’insécurité persistante dans le Nord-Kivu continue de compromettre les interventions des organisations humanitaires. Début septembre déjà, Kibirizi avait été le théâtre de scènes de pillage et d’affrontements armés, provoquant le déplacement de nombreuses familles vers Nyamilima, dans le territoire voisin de Masisi. Cette récurrence des incidents interroge sur l’efficacité des mesures de protection déployées dans la région.
Les conséquences de cette attaque à Kibirizi pourraient s’avérer dramatiques pour les populations vulnérables. Le vol de matériel informatique et de moyens de communication risque de perturber gravement le suivi des programmes nutritionnels destinés aux enfants. Combien de vies seront affectées par cet acte criminel qui cible délibérément ceux qui viennent en aide aux plus démunis ?
La situation sécuritaire à Rutshuru demeure préoccupante malgré les efforts des autorités. Les bandits armés continuent d’opérer en toute impunité, semant la terreur parmi les civils et le personnel humanitaire. Cette insécurité grandissante dans le Nord-Kivu compromet non seulement l’action humanitaire mais aussi les perspectives de stabilisation de toute la région.
Les organisations humanitaires présentes dans la zone appellent à un renforcement urgent des mesures de sécurité. La protection du personnel et des biens humanitaires doit devenir une priorité absolue pour permettre la continuation des programmes vitaux. Comment assurer la sécurité des humanitaires dans un environnement aussi volatile ?
Cette nouvelle attaque contre COOPI-RDC soulève des questions cruciales sur la pérennité des interventions humanitaires dans l’est de la RDC. Alors que les besoins humanitaires ne cessent de croître, la capacité des organisations à opérer dans des conditions sécuritaires acceptables se réduit comme peau de chagrin. La communauté internationale suivra avec attention les mesures qui seront prises pour endiguer cette vague d’insécurité ciblant délibérément le secteur humanitaire.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
