Les combats font rage dans le territoire de Masisi au Nord-Kivu. Jeudi 6 novembre, des affrontements violents ont opposé les rebelles de l’AFC/M23 aux Wazalendo de l’Alliance des nationalistes congolais pour la défense des droits humains (ANCDH) dans le village de Kivuye. Le bilan est lourd : cinq civils ont perdu la vie et cinq autres ont été blessés dans ces combats qui secouent cette région de l’Est de la RDC.
Selon des sources civiles locales, les Wazalendo ont lancé une attaque surprise aux alentours de 4 heures du matin contre les positions du mouvement rebelle. Ces combattants locaux auraient réussi à déloger les éléments de l’AFC/M23 qui occupaient la zone depuis plusieurs semaines. Une opération militaire qui, malgré son succès apparent, a engendré des pertes civiles significatives.
La situation humanitaire se dégrade rapidement à Kivuye. Le village s’est vidé d’une grande partie de sa population, craignant de nouvelles violences. Les habitants fuient vers des zones plus sécurisées, abandonnant leurs biens et leurs terres. Comment les autorités comptent-elles protéger ces civils pris au piège des combats ?
Parallèlement, la tension reste palpable dans d’autres zones du Nord-Kivu. Aux groupements de Kihondo et Bukombo, dans le territoire de Rutshuru, la situation est décrite comme « tendue et volatile » depuis plusieurs jours. Cette région est le théâtre d’affrontements récurrents entre les rebelles de l’AFC-M23 et les combattants Wazalendo du Collectif des Mouvements pour le Changement (CMC/NYATURA).
Les combats M23 au Nord-Kivu continuent de faire des victimes parmi les populations civiles. Ces affrontements à Masisi illustrent la complexité de la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Malgré les différentes opérations militaires, la violence persiste et les civils paient le prix fort de ce conflit qui semble sans fin.
Les Wazalendo de l’ANCDH, dirigés par Jean-Marie Bonane, affirment avoir repris le contrôle du village de Kivuye. Cependant, cette victoire militaire s’accompagne d’un coût humain important. Les civils tués à Kivuye rappellent cruellement que la population reste la première victime de ces conflits armés. Quand la sécurité sera-t-elle rétablie durablement dans cette région ?
La présence des rebelles du M23 dans cette zone depuis plusieurs semaines avait déjà créé un climat d’insécurité permanent. Les récents affrontements n’ont fait qu’aggraver une situation humanitaire déjà précaire. Les organisations humanitaires peinent à accéder à la zone pour porter assistance aux blessés et aux déplacés.
La communauté internationale suit-elle avec attention l’évolution de ces combats dans le Nord-Kivu ? Les civils congolais méritent-ils de vivre dans la peur permanente ? Ces questions restent sans réponse alors que les combats se poursuivent dans différentes localités de la province.
La défense des droits humains, pourtant au cœur du mandat de l’ANCDH, se trouve mise à mal par ces violences qui touchent directement les populations qu’elle prétend protéger. Les affrontements entre groupes armés, qu’ils soient rebelles ou autodéfense, continuent de semer la mort et la désolation dans les communautés villageoises.
La sécurité dans l’Est RDC reste un défi majeur pour les autorités congolaises. Les récents événements à Kivuye démontrent l’urgence de trouver des solutions durables pour protéger les civils et rétablir l’autorité de l’État dans ces zones conflictuelles. Le chemin vers la paix semble encore long dans le Nord-Kivu.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net
