Des milliers de Congolais traversent actuellement l’un des épisodes les plus douloureux de leur existence. Depuis le 22 octobre 2025, les expulsions massives de l’Angola vers la République Démocratique du Congo prennent des proportions alarmantes, créant une crise humanitaire sans précédent dans la région du Kasaï. Comment ces familles survivent-elles après avoir été brutalement déracinées ?
L’Action Préventive pour l’Encadrement de la Jeunesse Droguée (APJD), coordination provinciale du Kasaï, dresse un bilan accablant : 4 442 compatriotes ont déjà été refoulés, dont 3 246 hommes, 807 femmes et 389 enfants. Parmi ces derniers, 189 garçons et 200 filles se retrouvent brutalement privés de stabilité et de sécurité. Ces chiffres, qui ne cessent d’augmenter au fil des jours, ne représentent que la partie visible d’un drame humain aux conséquences incalculables.
Marc Makopo Ita, coordonnateur provincial de l’APJD/Kasaï, témoigne avec émotion : « Nos compatriotes arrivent dans un état de grande vulnérabilité, traumatisés, dépouillés de leurs biens et sans assistance humanitaire immédiate. Ces refoulements massifs de l’Angola créent une situation intolérable qui nécessite une réponse urgente des autorités congolaises et de la communauté internationale. »
La question des droits humains en RD Congo se trouve au cœur de cette crise. Les conditions dans lesquelles se déroulent ces expulsions de Congolais par l’Angola soulèvent de graves inquiétudes. L’APJD condamne fermement des pratiques qu’elle juge contraires aux droits fondamentaux, aux bonnes mœurs et aux normes internationales. La dignité des personnes expulsées serait systématiquement bafouée, selon les observations de l’organisation.
Face à cette urgence, l’APJD alerte les autorités congolaises et internationales. L’organisation exige l’ouverture immédiate d’un couloir humanitaire à la frontière pour assurer la sécurité, l’hébergement temporaire, l’alimentation et les soins médicaux des victimes de ces refoulements massifs. Mais au-delà de l’urgence humanitaire, c’est toute la question des relations diplomatiques entre les deux pays qui se trouve posée.
La crise humanitaire au Kasaï prend ainsi une dimension nouvelle avec l’afflux continu de ces milliers de personnes démunies. Comment une région déjà fragilisée peut-elle absorber un tel afflux de population sans moyens ni préparation ? Les communautés d’accueil, souvent elles-mêmes en situation de précarité, se retrouvent submergées par l’ampleur des besoins.
L’APJD recommande un plaidoyer diplomatique vigoureux auprès des autorités angolaises pour mettre fin à ces pratiques et garantir le respect des conventions internationales. L’organisation rappelle avec force que tout Congolais, où qu’il se trouve, a droit à la dignité et au respect, principe fondamental souvent oublié dans ces situations de tension frontalière.
Un appel pressant est également lancé aux organisations nationales et internationales de défense des droits humains et aux agences humanitaires. Leur mobilisation immédiate pourrait empêcher l’aggravation d’une situation déjà critique. La coordination provinciale du Kasaï affirme qu’elle ne restera pas silencieuse face à cette crise qui s’amplifie jour après jour.
Alors que les expulsions de Congolais par l’Angola se poursuivent, une question cruciale se pose : jusqu’où devra monter la pression pour que cette crise humanitaire reçoive l’attention qu’elle mérite ? La solidarité nationale et internationale sera-t-elle à la hauteur des enjeux ? Le temps presse pour des milliers de familles congolaises plongées dans la détresse et l’incertitude.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net
