La voix de la République Démocratique du Congo a résonné avec force lors du deuxième sommet mondial sur le développement au Qatar. Le président Félix Tshisekedi a lancé un cri d’alarme qui devrait faire trembler les fondations des négociations climatiques internationales. « Sans justice climatique, il n’y aura pas de justice sociale durable », a-t-il déclaré, martelant cette vérité avec une conviction qui ne laisse place à aucun doute.
Le chef de l’État congolais a pointé du doigt une injustice fondamentale : comment expliquer que les pays les plus vulnérables subissent les conséquences de désastres climatiques qu’ils n’ont pas provoqués ? Le bassin du Congo, ce poumon vert essentiel à l’équilibre climatique mondial, continue d’être traité comme une simple variable d’ajustement dans les équations financières internationales. Pendant combien de temps encore devrons-nous assister à ce spectacle insupportable où ceux qui préservent notre bien commun sont punis par des conditions d’accès aux financements climaticides ?
La RDC honore ses engagements avec une constance remarquable, mais se heurte au mur du sous-financement chronique. Comment pouvons-nous parler sérieusement de développement durable quand les moyens manquent cruellement pour protéger cette biodiversité exceptionnelle qui constitue notre rempart écologique collectif ? Le président Tshisekedi a rappelé avec une lucidité douloureuse que le changement climatique n’est pas une abstraction théorique pour son peuple.
Les images des inondations meurtrières qui ravagent nos communautés, l’avancée inexorable de l’érosion qui engloutit des quartiers entiers, la sécheresse qui anéantit les récoltes et plonge des familles dans l’insécurité alimentaire : voilà le visage concret de l’injustice climatique. Ces drames quotidiens illustrent avec une cruelle éloquence l’urgence d’une transformation profonde du financement international.
À la veille de la COP 30 qui se tiendra à Belém, le message du président congolais résonne comme un ultimatum. L’accès aux ressources vertes doit devenir plus rapide, plus prévisible et surtout plus équitable. La communauté internationale parviendra-t-elle enfin à entendre cet appel à la justice climatique ? Les pays développés comprendront-ils que leur propre survie dépend de la protection du bassin du Congo ?
Le temps des discours est révolu, celui de l’action climatique concrète et juste doit maintenant commencer. La RDC, gardienne d’un trésor écologique vital pour l’humanité, ne peut plus attendre. La justice climatique n’est plus une option, mais une condition sine qua non pour notre avenir commun.
Article Ecrit par Miché Mikito
Source: radiookapi.net
