La route nationale 27, artère vitale reliant l’Ituri aux pays d’Afrique australe, connaît un blocage dramatique qui paralyse l’économie régionale. Des centaines de camions-citernes et poids lourds demeurent immobilisés sur le tronçon Pont Tchulu-Jina, créant une situation d’urgence économique aux conséquences potentiellement désastreuses pour les populations locales.
Comment une route stratégique peut-elle se transformer en piège économique pour toute une région ? La dégradation avancée de ce segment crucial, situé à seulement quarante kilomètres au nord de Bunia, révèle les failles structurelles du réseau routier congolais. Les pluies récentes ont transformé la chaussée en véritable bourbier, rendant toute circulation commerciale pratiquement impossible.
Le secteur des hydrocarbures est particulièrement touché par ce blocage de la RN27 Ituri. Les camions transportant des produits pétroliers représentent une part significative des véhicules immobilisés, créant un risque imminent de pénurie en carburant pour toute la province. Cette situation critique menace directement la continuité des activités économiques et le fonctionnement des services essentiels.
La société civile, par la voix de Dieudonné Lossa, coordonnateur des Forces vives de l’Ituri, pointe du doigt l’échec patent des travaux de réhabilitation confiés à ORC Construct. Malgré plus de deux années d’intervention, l’entreprise n’a pas réussi à rendre la route praticable, soulevant des interrogations sur l’efficacité de sa gestion et la qualité des travaux réalisés.
Quelles seront les répercussions économiques de cette paralysie du principal axe de route Bunia Mahagi ? Les experts économiques anticipent une flambée des prix des denrées de première nécessité, les marchandises ne pouvant plus atteindre les centres de consommation. Cette rupture des chaînes d’approvisionnement risque de plonger des milliers de ménages dans une précarité accrue.
La question du péage institué sur cet axe devient particulièrement épineuse dans ce contexte. Les usagers, confrontés à une route impraticable malgré le paiement régulier des droits de passage, pourraient légitimement contester cette taxation. La société civile recommande d’ailleurs la résiliation du contrat avec ORC Construct, estimant que l’entreprise a démontré son incapacité à remplir sa mission.
Au-delà de la crise immédiate, ce blocage met en lumière le problème structurel de la dégradation des routes en RDC. Le mauvais état des infrastructures routières constitue un frein majeur au développement économique du pays, entravant les échanges commerciaux et isolant progressivement certaines régions.
La situation actuelle sur la RN27 interpelle également sur la gestion des contrats de réhabilitation routière. L’absence de réaction d’ORC Construct face aux accusations formulées par la société civile soulève des questions sur la transparence et la redevabilité dans l’exécution des marchés publics.
Les conséquences de ce blocage s’étendent bien au-delà de la simple immobilisation temporaire de véhicules. C’est l’ensemble du système d’approvisionnement en produits pétroliers et de distribution des marchandises qui est compromis, avec des effets en cascade sur tous les secteurs économiques de la région.
Quelles solutions urgentes peuvent être mises en œuvre pour désengorger cet axe vital ? La mobilisation des services techniques provinciaux et l’intervention d’entreprises spécialisées en dépannage routier s’avèrent indispensables pour débloquer la situation dans les plus brefs délais.
À plus long terme, cet incident souligne la nécessité impérieuse d’une politique routière plus efficace en République Démocratique du Congo. La maintenance préventive et la qualité des travaux de réhabilitation doivent devenir des priorités absolues pour éviter la répétition de tels scénarios catastrophiques.
La crise de la RN27 sert de révélateur des défis infrastructurels auxquels fait face la RDC. Elle démontre avec acuité comment la vétusté des routes peut anéantir en quelques jours des années d’efforts de développement économique, rappelant que la qualité des infrastructures constitue le socle indispensable de toute croissance durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
