Vingt années d’attente, vingt années de patience. L’Institut des Recherches Économiques et Sociales (IRES) de l’Université de Kinshasa tourne enfin une page décisive de son histoire avec le lancement des travaux de construction de son nouveau siège. Cette cérémonie symbolique, intervenue le mardi 4 novembre, marque le début d’une nouvelle ère pour la recherche économique en République Démocratique du Congo.
Mais que représente véritablement ce projet pour la communauté universitaire congolaise ? Pour le doyen de la faculté des sciences économiques, le professeur Focas Mfunga Mfunga, il s’agit ni plus ni moins de la résolution d’un problème structurel vieux de plusieurs décennies. « Le Gouvernement de la République a prêté une oreille attentive à la requête de l’IRES », a-t-il souligné lors de la cérémonie, reconnaissant l’implication des autorités dans ce dossier crucial.
Le financement de ce projet ambitieux provient de la Banque africaine de développement, s’inscrivant dans le cadre plus large du Projet d’appui à la résilience de l’économie congolaise (PAREC). Une synergie d’acteurs qui démontre l’importance stratégique accordée à ce chantier. Le représentant-pays de la BAD, Marcel Kosi, a précisé les objectifs du PAREC : « Il s’agit plus spécifiquement de renforcer la gestion des finances publiques à travers l’amélioration de la mobilisation des ressources et de l’efficacité de la dépense publique ».
Alain Lungungu Kisoso, coordonnateur de la Cellule d’exécution des financements en faveur des États fragiles, voit dans ce projet une concrétisation d’une « ambition majeure : celle d’un enseignement supérieur et d’une recherche scientifique résolument modernisés ». Des mots qui résonnent comme une promesse de transformation pour l’ensemble du secteur de l’éducation supérieure en RDC.
Sur le plan technique, le futur bâtiment de l’IRES Université Kinshasa s’étendra sur 1 900 mètres carrés, comprenant un rez-de-chaussée et deux étages. L’entreprise JANAMAPA Construct a été retenue pour exécuter ces travaux qui s’étaleront sur une période de 12 mois. Un calendrier serré pour un projet tant attendu.
Au-delà des murs et de la structure physique, que peut-on espérer de cette nouvelle infrastructure ? La modernisation des conditions de travail des chercheurs, l’amélioration des capacités d’accueil et surtout, le renforcement de la production de connaissances économiques au service du développement national. Dans un contexte où la recherche économique peine souvent à trouver sa place dans le débat public, ce nouveau cadre pourrait bien changer la donne.
Le projet de construction du bâtiment IRES s’inscrit dans une vision plus large de valorisation de la recherche congolaise. Comment, en effet, prétendre au développement sans disposer d’outils adéquats pour analyser, comprendre et anticiper les phénomènes économiques ? La réponse se construit aujourd’hui, pierre par pierre, sur le campus de l’Université de Kinshasa.
La Banque africaine de développement, à travers son appui au PAREC, confirme ainsi son engagement en faveur du renforcement des institutions congolaises. Un investissement qui, espérons-le, portera ses fruits bien au-delà des murs du nouveau bâtiment, en contribuant à l’amélioration du climat des affaires et à la création d’emplois tant attendue.
Alors que les premières pelletées de terre ont été symboliquement lancées, reste à présent à suivre l’évolution de ce chantier prometteur. Success-story ou nouvelle déception ? La réponse dans douze mois, lorsque l’IRES Université Kinshasa inaugurera enfin son nouveau cadre de travail, capable, on l’espère, de répondre aux défis économiques du Congo de demain.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: radiookapi.net
