Le quartier Kasika à Goma vit encore sous le choc après le drame familial qui a coûté la vie à deux personnes dans des circonstances particulièrement macabres. Comment un jeune homme peut-il en arriver à ôter la vie de son propre père et de sa grand-mère ? La question hante désormais les esprits dans cette communauté où la violence a frappé au cœur même des foyers.
Lundi 3 novembre restera comme une date noire pour cette famille du quartier Kasika. Kavuke Muyisa Samuel, le principal suspect de ce double meurtre, aurait méthodiquement préparé son passage à l’acte. Selon les proches interrogés sur place, le jeune homme aurait d’abord sécurisé les issues de la maison de sa grand-mère octogénaire avant de la frapper mortellement à la tête avec un chevron. Le meurtre familial Goma prend ici une dimension particulièrement troublante : le suspect aurait ensuite dépouillé la victime d’une somme d’argent, ajoutant le vol au matricide.
Mais l’horreur ne s’arrête pas là. Dans la soirée, le drame Goma novembre connaît un nouvel épisode tout aussi effroyable. Le meurtrier se serait rendu au domicile de son père, Gaston Kavuke, situé au quartier Mabanga-Nord. La scène se répète : fermeture des portes pour isoler la victime, puis altercation violente. Le double meurtre Kasika atteint son paroxysme lorsque le fils aurait saisi une machette pour porter des coups fatals au niveau du cou de son père.
« Les cris du père appelant à l’aide ont alerté le voisinage », témoigne un habitant sous le choc. « Mais lorsque nous sommes arrivés, la porte était verrouillée. Il a fallu mobiliser plusieurs jeunes pour la forcer. » Trop tard. Les sauveteurs découvrent Gaston Kavuke baignant dans son sang, victime de la violence familiale RDC qui fait régulièrement la une des faits divers.
L’ironie du sort veut que ce soient ces mêmes voisins, ignorant encore le premier meurtre, qui découvrent le corps sans vie de Dorothée Kahindo, la grand-mère de 80 ans. Partis l’informer du décès de son fils, ils trouvent sa porte entrouverte et la découvrent allongée sur son lit, présentant « plusieurs blessures, avec du sang s’écoulant par la bouche et les oreilles ».
Kavuke Muyisa Samuel, identifié comme l’auteur présumé de ces deux crimes, a failli subir la justice populaire. Les jeunes du quartier, révoltés par l’atrocité des faits, se sont emparés du suspect et l’ont passé à tabac. L’intervention du chef d’avenue a probablement sauvé sa vie, permettant son transfert aux mains des militaires de l’AFC/M23.
Ce double meurtre pose avec acuité la question des mécanismes de prévention de la violence au sein des familles congolaises. Comment détecter à temps les signes avant-coureurs de tels passages à l’acte ? Quels dispositifs d’écoute et d’accompagnement psychologique existent pour les jeunes en proie à des troubles comportementaux graves ?
Les corps des deux victimes reposent désormais à la morgue en attendant leur inhumation, tandis que la communauté de Kasika tente de comprendre l’incompréhensible. Ce drame vient rappeler cruellement que la violence peut surgir au sein des cellules familiales les plus insoupçonnées, semant l’effroi et la désolation dans des communautés déjà éprouvées par les défis du quotidien.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd
