La province de l’Équateur en République Démocratique du Congo fait face à une situation alarmante avec 804 266 cas de paludisme recensés depuis le début de l’année 2024, selon les derniers chiffres officiels de l’OMS communiqués ce lundi 3 novembre. Ce bilan préoccupant s’accompagne de 481 décès directement attribués à cette maladie, faisant de cette région l’une des plus touchées par cette endémie en Afrique centrale.
Comment expliquer cette persistance du paludisme dans cette province congolaise ? Les autorités sanitaires pointent du doigt les conditions géographiques et écologiques particulières de l’Équateur. La présence abondante de cours d’eau, les précipitations régulières et le climat tropical créent un environnement propice à la prolifération des moustiques anophèles, vecteurs de la maladie. Cette situation rappelle l’urgence d’intensifier les efforts de prévention dans les zones à haut risque épidémiologique.
Face à cette crise sanitaire, les autorités provinciales, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, lancent une vaste campagne de distribution gratuite de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Cette opération d’envergure couvrira les 18 zones de santé que compte la province, ciblant particulièrement les populations les plus vulnérables, notamment les femmes enceintes et les enfants de moins de cinq ans.
La particularité innovante de cette campagne réside dans l’utilisation de l’application ODK pour la collecte des données en temps réel. Cette technologie permet de suivre précisément le processus de distribution et de réduire considérablement les risques de détournement qui ont parfois entaché les opérations similaires par le passé. Une transparence accrue qui devrait renforcer l’efficacité de l’intervention.
Du 4 au 10 novembre, les membres des relais communautaires sillonneront les différents ménages de la province dans une approche porte-à-porte méticuleuse. Leur mission : non seulement distribuer les moustiquaires, mais aussi sensibiliser les populations sur leur utilisation correcte et les mesures complémentaires de prévention. Car posséder une moustiquaire ne suffit pas ; encore faut-il savoir s’en servir efficacement.
Les spécialistes de la lutte contre le paludisme rappellent que l’utilisation régulière de moustiquaires imprégnées d’insecticide peut réduire jusqu’à 50% l’incidence de la maladie. Dans une région où les structures de santé peinent souvent à faire face à l’afflux de patients, cette mesure préventive représente un véritable bouclier protecteur pour les familles.
Au-delà de la distribution, cette campagne s’inscrit dans une stratégie plus globale visant à réduire durablement la morbidité et la mortalité liées au paludisme. Les chiffres de l’OMS concernant la mortalité paludisme dans cette région restent préoccupants, mais les autorités sanitaires espèrent inverser la tendance grâce à cette intervention ciblée.
La réussite de cette opération dépendra en grande partie de l’adhésion des communautés locales et de la pérennité des actions engagées. Les experts soulignent l’importance de combiner cette distribution avec d’autres mesures : assainissement de l’environnement, accès aux soins précoces et renforcement du système de santé communautaire.
Cette campagne de moustiquaires imprégnées représente donc un espoir concret pour les habitants de l’Équateur qui vivent au quotidien avec la menace du paludisme. Une lueur d’espoir qui, si elle est soutenue par des actions continues, pourrait significativement améliorer les indicateurs de santé dans cette province longtemps confrontée à cette endémie.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
