22.2 C
Kinshasa
mercredi, novembre 5, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéJusticeViolences policières à Kinshasa : Honorine Porche témoigne devant la Cour militaire

Violences policières à Kinshasa : Honorine Porche témoigne devant la Cour militaire

L’audience du procès relatif aux mauvais traitements infligés à Honorine Porche s’est poursuivie ce lundi 3 novembre devant la Cour militaire de la Gombe, dans une atmosphère chargée de tensions et de contradictions. La plainte déposée contre des agents des forces de l’ordre congolaises accuse des faits graves qui interrogent les pratiques sécuritaires dans la capitale kinoise.

Honorine Porche, de nationalité allemande et d’origine congolaise, a livré un témoignage poignant devant les magistrats militaires. Selon ses déclarations, les violences subies remonteraient au jour du braquage de l’agence Rawbank située à la place Victoire, dans la commune de Kalamu. La plaignante affirme avoir été prise à partie par des policiers présents sur les lieux, qui se seraient d’abord emparés des fonds qu’elle venait de retirer avant de se livrer à des sévices corporels.

« Ils m’ont frappée, déshabillée puis jetée dans un véhicule où les coups et les attouchements ont continué », a déclaré Madame Porche devant la Cour. Son récit détaillé décrit une escalade de violences qui soulève des questions cruciales sur le comportement des agents lors des interventions sécuritaires. Comment expliquer que des forces censées protéger les citoyens se soient livrées à de tels excès ?

L’identification des auteurs constitue le point central des débats. Honorine Porche a formellement reconnu plusieurs prévenus, précisant que les agents portaient des treillis de couleur bleue et qu’il s’agissait des mêmes personnes qui l’avaient interpellée à la Rawbank puis transportée jusqu’au camp militaire. Cette affirmation contraste radicalement avec la version des neuf militaires mis en cause, qui nient catégoriquement avoir pénétré dans l’établissement bancaire ce jour-là.

Les avocats de la défense ont immédiatement soulevé des doutes concernant la fiabilité de l’identification, arguant de la confusion qui règne souvent lors des interventions multiples des différentes unités sécuritaires. « Plusieurs unités sont intervenues ce jour-là », ont souligné certains prévenus, créant un flou que la Cour devra éclaircir.

Face à ces contradictions, la juridiction militaire a ordonné la comparution à la prochaine audience des responsables des unités déployées sur les lieux du braquage de la Rawbank. Cette décision stratégique vise à établir avec précision la chaîne de commandement et la présence effective de chaque élément des forces de l’ordre.

Les charges retenues contre les prévenus reflètent la gravité des faits reprochés : violations de consignes, outrage public aux bonnes mœurs, non-dénonciation d’infraction, abstention coupable et viol. L’affaire a pris une dimension médiatique particulière après la diffusion sur les réseaux sociaux de vidéos montrant Madame Porche dans des conditions dégradantes, provoquant l’indignation de l’opinion publique congolaise et internationale.

Un élément notable est venu complexifier davantage les débats : l’un des prévenus a reconnu avoir filmé la scène et transmis la vidéo à ses supérieurs. Cet aveu partiel pourrait constituer une pièce maîtresse dans l’établissement de la vérité judiciaire, tout en soulevant des interrogations sur la chaîne hiérarchique et les possibles tentatives d’étouffement.

La présence conjointe comme parties civiles d’Honorine Porche et de la République Démocratique du Congo démontre l’importance que revêt cette affaire pour l’État de droit. Les violences policières en RDC font l’objet d’une attention croissante, et ce procès pourrait établir un précédent significatif dans la lutte contre l’impunité des agents sécuritaires.

La prochaine audience s’annonce décisive, avec l’audition des responsables d’unités qui devrait permettre d’éclaircir les zones d’ombre entourant cette sombre affaire. La Cour militaire de la Gombe se trouve confrontée à un dossier emblématique qui dépasse le simple cadre judiciaire pour toucher aux fondamentaux de la relation entre les forces de l’ordre et la population civile.

Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd

Commenter
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 04 Novembre 2025

Le Brief du Jour du 4 novembre 2025 vous offre un condensé de l’essentiel : fermeture possible de CHEMAF et crise sociale au Katanga, renforcement stratégique des liens sécuritaires RDC-USA, suspension des partis d’opposition, état de la justice à Uvira, forte mobilisation pour la santé masculine avec Novembre Bleu, avancée du corridor routier Sakania-Banana et lutte musclée contre le paludisme en Équateur. Un panorama transversal pour suivre la RDC en 3 minutes.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques