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RDC : Le pouvoir suspend l’opposition, Suminwa plaide à Londres

Dans un mouvement politique aussi brutal que calculé, le gouvernement congolais a choisi la manière forte face à l’opposition. La suspension des activités des partis politiques membres de la plateforme Sauvons la RDC représente-t-elle une nécessaire mesure de sécurité ou un dangereux recul démocratique à l’approche des élections de 2028 ?

Le régime Tshisekedi semble avoir opté pour une stratégie d’éradication politique ciblant spécifiquement les formations gravitant autour de l’ancien président Joseph Kabila. Cette offensive, soigneusement orchestrée, s’est concrétisée par une saisine officielle du Conseil d’État demandant la dissolution d’une douzaine de partis d’opposition. L’argument avancé ? Des accusations de connivence avec les forces rebelles actives dans l’Est du pays, dans le cadre toujours brûlant du conflit Est RDC Rwanda.

La plateforme Sauvons la RDC, dans une réaction immédiate, a dénoncé avec véhémence ce qu’elle qualifie d’« acte de guerre contre le pluralisme politique, l’État de droit et la liberté d’association ». La coalition Lamuka, par la voix de son porte-parole Prince Epenge, enfonce le clou : « À la veille des élections générales de 2028, interdire à ces partis de fonctionner est un abus de pouvoir ». Le timing, il est vrai, interroge sur les véritables motivations du pouvoir en place.

L’opposant Delly Sessanga, président de l’Envol, rejoint ce concert de protestations en dénonçant des « mesures arbitraires » qui constitueraient « une atteinte grave au pluralisme politique, une violation de la Constitution et de la loi sur les partis politiques ». Cette suspension des partis d’opposition en RDC crée un précédent inquiétant dans un paysage politique déjà fragilisé par des années de tensions.

Pendant que cette tempête politique secoue Kinshasa, la Première ministre Judith Suminwa choisissait une tribune internationale pour porter un message différent. Participant au sommet CNN Global Perspectives on Africa à Londres, elle a déployé une diplomatie du réalisme et du développement face à un auditoire de dirigeants et d’investisseurs internationaux.

Face à la modératrice Melissa Bell de CNN, la cheffe du gouvernement congolais a rappelé avec fermeté l’urgence de mettre fin au conflit dans l’Est du pays, pointant directement du doigt le Rwanda et son soutien présumé aux éléments armés du M23-AFC. Son intervention a particulièrement mis en lumière la question cruciale des ressources minières, souvent perçues comme une « malédiction » pour la RDC.

Judith Suminwa a présenté une vision résolument tournée vers l’avenir, défendant un modèle de partenariat axé sur la transformation locale et la création d’emplois pour une population extrêmement jeune. « Le potentiel reste largement inexploité », a-t-elle souligné, plaidant pour des partenariats économiques équitables qui transforment les ressources minières en véritable moteur de croissance et de stabilité.

Cette dualité dans la communication gouvernementale – répression politique à l’intérieur, ouverture diplomatique à l’extérieur – interroge sur la cohérence stratégique du régime. Le gouvernement peut-il simultanément asphyxier l’opposition nationale et prétendre incarner la modernité démocratique sur la scène internationale ?

La participation de Judith Suminwa CNN à cette conférence prestigieuse marque incontestablement une étape dans la reconnaissance internationale de la première femme à diriger le gouvernement congolais. Son plaidoyer pour la pleine place des femmes dans la gouvernance nationale résonnait particulièrement dans ce cadre international.

Alors que la question de la dissolution des partis politiques au Congo continue de faire débat, le pouvoir de Kinshasa joue sur deux tableaux : durcir le ton face à ses opposants tout en soignant son image à l’international. Cette double stratégie saura-t-elle préserver les intérêts nationaux tout en respectant les principes démocratiques ? La réponse se jouera dans les prochains mois, à l’approche des échéances électorales de 2028 qui s’annoncent déjà particulièrement tendues.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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