Dans l’ombre des conflits persistants qui secouent le Nord-Kivu, une lueur d’espoir persiste grâce à la détermination des organisations humanitaires. Evelyn Etti, Directrice adjointe du Programme alimentaire mondial en RDC, porte cette flamme avec une conviction inébranlable, malgré les défis financiers qui menacent l’ampleur des interventions.
« Nous avons un programme très important pour les déplacés venus d’ailleurs. Ils sont nombreux et intégrés dans les familles ici », confie-t-elle avec une émotion palpable dans la voix. Cette réalité quotidienne à Beni et dans ses environs révèle la profonde solidarité des communautés locales, mais aussi l’urgence d’une assistance humanitaire coordonnée.
La rencontre avec le vice-gouverneur du Nord-Kivu, jeudi 30 octobre, a permis de dresser un état des lieux sans complaisance de la situation humanitaire dans la région. Comment répondre aux besoins croissants alors que les financements s’amenuisent ? Cette question cruciale plane sur toutes les discussions, mais n’entame pas la volonté d’agir.
Une délégation du PAM s’apprête à se rendre dans le territoire de Walikale pour évaluer les besoins sur le terrain. Cette mission d’évaluation représente un pilier essentiel de l’approche du Programme alimentaire mondial : comprendre pour mieux agir, adapter l’assistance aux réalités locales, et maximiser l’impact des ressources disponibles.
Le constat est amer mais réaliste : « Malheureusement, nous ne disposons pas de financements aussi importants que par le passé, mais nous continuons à les soutenir ». Ces mots d’Evelyn Etti résonnent comme un appel à la communauté internationale, tout en affirmant l’engagement indéfectible du PAM envers les populations vulnérables.
L’assistance du PAM RDC se concentre particulièrement sur les groupes les plus fragiles : les mères et leurs enfants. Les programmes de nutrition constituent une priorité absolue dans un contexte où la sécurité alimentaire est gravement compromise. Chaque jour, des milliers de vies dépendent de cette aide vitale, tandis que les déplacés espèrent un retour prochain dans leurs foyers.
« Nous espérons que tout le monde pourra rentrer bientôt, mais tant qu’ils sont là, nous leur apporterons notre aide ». Cette promesse traduit la philosophie humanitaire qui guide l’action du PAM : une présence constante aux côtés des populations, quelles que soient les circonstances.
La collaboration avec les autorités provinciales du Nord-Kivu apparaît comme un élément clé de cette stratégie d’intervention. Le soutien des institutions locales facilite l’accès aux zones les plus reculées et permet une meilleure coordination des efforts humanitaires. Cette synergie entre acteurs internationaux et autorités locales pourrait-elle constituer la clé pour surmonter les défis financiers actuels ?
La crise humanitaire en RDC, particulièrement dans le Nord-Kivu, exige des solutions durables et une mobilisation internationale renforcée. Les déplacés, souvent intégrés dans des familles d’accueil déjà précaires, représentent un défi immense pour la stabilité régionale. Leur situation ne peut rester une préoccupation marginale dans l’agenda international.
Alors que les besoins augmentent et que les ressources diminuent, l’engagement du Programme alimentaire mondial en RDC témoigne de la résilience des acteurs humanitaires face à l’adversité. Mais jusqu’à quand pourront-ils maintenir ce niveau d’assistance sans un soutien financier accru ? La question mérite d’être posée alors que des vies humaines sont en jeu.
L’approche du PAM, combinant évaluation terrain et dialogue avec les autorités, illustre la complexité de l’action humanitaire moderne. Entre urgence immédiate et recherche de solutions durables, l’organisation navigue dans un contexte particulièrement volatile, où chaque décision impacte directement le quotidien de milliers de personnes.
La mission à Walikale s’annonce déterminante pour ajuster les programmes d’assistance aux réalités locales. Les informations recueillies permettront d’optimiser l’utilisation des ressources disponibles et de cibler plus efficacement les bénéficiaires les plus vulnérables. Dans un contexte de financements limités, cette précision dans l’action devient plus cruciale que jamais.
Au-delà de l’assistance alimentaire d’urgence, c’est toute la question de la reconstruction et de la résilience des communautés qui se pose. Comment transformer l’aide humanitaire en opportunités de développement durable ? Comment préparer le retour des déplacés dans des conditions de sécurité et de dignité ?
Le témoignage d’Evelyn Etti nous rappelle une vérité essentielle : derrière les statistiques et les rapports, ce sont des êtres humains qui luttent pour leur survie quotidienne. Son engagement et celui du PAM RDC incarnent cette solidarité concrète qui redonne espoir aux plus démunis, même dans les moments les plus sombres.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
