La circulation des mototaxis dans la commune de la Gombe à Kinshasa reste strictement interdite. Le gouvernement provincial a réaffirmé cette mesure de sécurité par la voix du ministre des Transports et de la Mobilité urbaine, Jésus Noel Sheke. Cette décision, officialisée dans un communiqué du mercredi 29 octobre, vise à renforcer l’ordre public dans le cœur administratif et économique de la capitale congolaise.
Mais pourquoi cette interdiction persiste-t-elle depuis tant d’années ? La réponse se trouve dans les préoccupations sécuritaires qui ont motivé la mise en place initiale de cette restriction en 2009. À l’époque, le bourgmestre Dolly Makambo justifiait déjà cette mesure par l’implication fréquente des mototaxis dans des accidents de circulation. Leur fonctionnement souvent en marge de la légalité constituait également un motif suffisant pour bannir ces engins de la Gombe.
La situation a-t-elle évolué depuis ? En 2018, le commissaire divisionnaire adjoint Sylvano Kasongo renforçait le dispositif en élargissant les restrictions. Son intervention établissait clairement trois règles fondamentales : interdiction de circuler après minuit, limitation à un seul passager par moto, et application d’amendes sévères pour les contrevenants. Un cadre réglementaire complet qui peine pourtant à être respecté.
Le ministre Sheke a profité de son récent communiqué pour rappeler d’autres obligations souvent négligées. Le respect de la grille tarifaire officielle, l’emprunt des itinéraires autorisés et l’affichage visible des prix dans tous les transports en commun font partie des mesures complémentaires. Les contrevenants s’exposent désormais à des amendes pouvant atteindre 2 millions de francs congolais, une somme substantielle qui témoigne de la détermination des autorités.
Pourtant, sur le terrain, la réalité semble différente. Les mototaxis continuent d’opérer dans des zones théoriquement interdites, défiant ouvertement la régulation du transport urbain à Kinshasa. Cette situation soulève des questions sur l’efficacité des contrôles policiers et la capacité réelle des autorités à faire respecter leurs propres décisions.
Quelles conséquences cette application intermittente des règles engendre-t-elle ? Le désordre urbain persiste, tandis que les risques sécuritaires pour les usagers demeurent préoccupants. La sécurité des transports à Kinshasa représente un défi complexe que les différentes administrations tentent de relever depuis plus d’une décennie.
La régulation des mototaxis en RDC constitue un enjeu majeur pour l’organisation de la mobilité dans la capitale. Les autorités provinciales semblent déterminées à poursuivre leurs efforts pour encadrer cette activité, mais le chemin vers une application uniforme des mesures apparaît encore long. La question de savoir si cette nouvelle mise en garde produira des effets concrets reste entière.
Les amendes pour mototaxis en infraction représentent-elles une solution durable ? Seul un suivi rigoureux et constant permettra de vérifier l’efficacité de cette approche répressive. La population kinoise observe, quant à elle, l’évolution de cette situation qui impacte directement son quotidien et sa sécurité.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: radiookapi.net

