La neuvième édition de l’Alternance Mining Indaba s’ouvre dans un contexte de remise en question profonde du modèle de gouvernance minière RDC. Du 29 au 31 octobre, Lubumbashi devient l’épicentre d’une réflexion stratégique qui pourrait redéfinir les fondamentaux économiques du secteur extractif congolais. Cette rencontre capitale rassemble l’ensemble des parties prenantes autour d’un constat sans appel : le potentiel minier national doit davantage bénéficier aux populations locales.
Le Mining Indaba Lubumbashi se positionne comme une plateforme unique de dialogue entre décideurs politiques, industriels miniers et représentants des communautés. Claude Kabemba, directeur exécutif de l’ONG SARW, dresse un bilan sévère des impacts socio-économiques mines actuels : « La réalité quotidienne des populations vivant à proximité des sites d’extraction reste marquée par des inégalités structurelles, une pauvreté persistante et des conditions de vie précaires ».
Comment expliquer ce paradoxe congolais, où l’abondance de ressources naturelles coïncide avec la précarité des conditions de vie ? Les statistiques officielles révèlent que près de 70% des communautés locales mines RDC n’ont pas accès à l’eau potable, tandis que les centres de santé et les établissements scolaires font cruellement défaut. Cette situation interpelle directement les mécanismes de redistribution des revenus miniers et la transparence dans la gestion des fonds publics.
La représentante de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) souligne l’impérieuse nécessité d’instaurer une traçabilité complète des minerais stratégiques Congo. « La question fondamentale reste : où vont nos minerais ? Qui les commercialise ? Quel destin pour les recettes générées ? », interroge-t-elle avec une pertinence qui résume les attentes des populations.
L’analyse économique démontre que le secteur minier congolais, qui contribue à hauteur de 25% au PIB national et représente près de 80% des exportations, peine à transformer cette manne financière en développement tangible. Les experts présents à ce forum estiment que seul un changement radical de paradigme pourrait inverser cette tendance préoccupante.
Le thème de ces assises, « Minerais stratégiques de la RDC : enjeux géopolitiques mondiaux et impacts socio-économiques locaux », traduit cette volonté d’aligner les intérêts nationaux avec les réalités territoriales. Dans un contexte de transition énergétique mondiale, la demande en minerais critiques s’intensifie, offrant à la RDC une opportunité historique de négocier des partenariats plus équitables.
Quelles solutions concrètes émergent de ce forum dédié à la gouvernance minière RDC ? Les participants plaident pour l’institutionnalisation de mécanismes de consultation permanente des communautés, le renforcement des capacités de supervision étatique et l’optimisation de la chaîne de valeur locale. La mise en place d’un observatoire indépendant des impacts miniers figure parmi les propositions phares.
La réussite de ce Mining Indaba Lubumbashi se mesurera à l’aune des réformes concrètes qui en découleront. Les investisseurs internationaux suivent avec attention ces évolutions, conscients que la stabilité sociale et la durabilité environnementale constituent désormais des critères incontournables dans l’évaluation des risques pays.
À l’heure où la compétition pour les ressources stratégiques s’intensifie à l’échelle mondiale, la RDC dispose d’une carte maîtresse à jouer. La refonte de sa gouvernance minière RDC pourrait non seulement améliorer les impacts socio-économiques mines mais également positionner le pays comme un leader responsable dans le secteur des minerais stratégiques Congo. L’enjeu dépasse largement le cadre économique : il s’agit rien moins que de construire un modèle de développement minier inclusif et durable, où les communautés locales mines RDC deviennent les premières bénéficiaires de leurs richesses naturelles.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
