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RDC : L’UNISIC forme les étudiants à l’agenda 1325 pour la paix

« Sans maman il n’y a pas de société », cette déclaration percutante du recteur Kambayi Bwatshia résonne encore dans l’amphithéâtre de l’Université des Sciences de l’Information et de la Communication. Ce mercredi 29 octobre, une trentaine d’étudiants ont été sensibilisés à l’agenda 1325 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, un instrument crucial pour la promotion des femmes dans les processus de paix et de sécurité.

Mais comment garantir une participation effective des femmes dans un contexte marqué par l’insécurité, particulièrement dans l’Est de la RDC ? Cette question fondamentale a animé les échanges lors de cette session de sensibilisation qui visait spécifiquement les jeunes femmes étudiantes. L’objectif : leur faire connaître l’importance de la résolution 1325 adoptée par l’ONU depuis 2000, un texte qui reste malheureusement méconnu malgré son potentiel transformateur.

Le recteur Bwatshia a martelé un message simple mais profond : « Les jeunes filles et les étudiantes doivent dénoncer la guerre dans l’Est. Les hommes doivent respecter les femmes car la vie provient des femmes ». Une position qui interpelle dans un pays où les conflits armés continuent de faire des ravages, particulièrement parmi les femmes et les enfants.

La représentante de Pamoja peace, Vanessa Kakushi, a apporté une perspective complémentaire : « À Pamoja peace nous croyons fermement que cette alliance est la clé d’une paix durable et inclusive. Nous restons déterminés à accompagner des femmes et des jeunes pour qu’ils deviennent bâtisseurs de paix dans leur communauté ». Son organisation rejoint ainsi le combat pour faire de la participation des femmes une réalité tangible plutôt qu’un simple idéal.

L’impact de cette sensibilisation se lit déjà dans les témoignages des participantes. Promedie Mabaku, étudiante à l’UNISIC, confie : « Cette conférence m’a appris que nous les femmes, nous devons être valorisées par la société, parce que c’est nous qui donnons la vie aux hommes, et nous méritons d’être bien traitées ». Une prise de conscience qui pourrait bien marquer le début d’un engagement plus actif des jeunes femmes dans les questions de paix et sécurité.

L’agenda Femmes, Paix et Sécurité représente bien plus qu’une simple résolution internationale. Il constitue un cadre stratégique pour transformer la manière dont les conflits sont abordés et résolus. Fondé sur la reconnaissance de l’impact disproportionné des conflits armés sur les femmes et les filles, il souligne le rôle essentiel qu’elles devraient jouer dans la prévention et la résolution des conflits.

Mais la route reste longue. Dans un pays comme la RDC, où l’insécurité persiste dans plusieurs régions, la mise en œuvre effective de la résolution 1325 rencontre de nombreux défis. Comment assurer la protection des femmes contre les violences sexuelles liées aux conflits ? Comment garantir leur participation réelle aux processus de décision ? Ces interrogations cruciales ont été au cœur des discussions.

Le ministère du Genre, Famille et Enfant, présent lors de cette activité, a rappelé l’engagement des autorités congolaises à promouvoir la participation des femmes dans tous les secteurs de la vie nationale. Cependant, les participants ont souligné la nécessité d’actions concrètes et durables plutôt que de simples déclarations d’intention.

Au-delà de la sensibilisation, cette initiative ouvre la voie à une réflexion plus profonde sur la place des femmes dans la construction de la paix en RDC. Les étudiants de l’UNISIC, futurs professionnels de la communication, pourraient jouer un rôle déterminant dans la diffusion de ces messages et la transformation des mentalités.

La résolution 1325 et les neuf résolutions ultérieures qui complètent l’agenda FPS insistent sur plusieurs aspects fondamentaux : la protection contre la violence sexuelle, la prévention des violations des droits humains, et l’importance d’une aide spécifique aux femmes dans les situations post-conflit. Autant d’éléments qui prennent une importance particulière dans le contexte congolais.

Alors que la RDC continue de faire face à des défis sécurités majeurs, particulièrement dans ses provinces orientales, la question de la participation des femmes aux processus de paix n’est pas seulement une question de justice ou d’égalité. C’est une question d’efficacité. Les études montrent en effet que la participation des femmes aux processus de paix augmente de 35% la probabilité que l’accord dure au moins 15 ans.

Cette sensibilisation des étudiants de l’UNISIC s’inscrit donc dans une démarche plus large de construction des capacités nationales pour une paix durable. Elle démontre l’importance de former les jeunes générations aux enjeux de la résolution 1325 et de les préparer à devenir des acteurs du changement dans leurs communautés respectives.

Le chemin vers une participation pleine et effective des femmes dans les processus de paix en RDC reste semé d’embûches, mais des initiatives comme celle de l’UNISIC montrent que la prise de conscience s’étend et que les mentalités commencent à évoluer. Reste à transformer cette conscience en action concrète pour bâtir une paix véritablement inclusive.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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