28.4 C
Kinshasa
jeudi, octobre 30, 2025

Toute l'Actualité RDC, en Direct et en Détail

AccueilActualitéPolitiqueKinshasa durcit le contrôle des tarifs de transport : les chauffeurs sous...

Kinshasa durcit le contrôle des tarifs de transport : les chauffeurs sous pression

Le gouvernement provincial de Kinshasa vient de marquer un coup d’éclat dans le secteur chaotique des transports en commun. Par un communiqué officiel daté du 29 octobre, le ministère provincial des Transports et Mobilité urbaine a jeté un pavé dans la mare en imposant aux chauffeurs l’affichage obligatoire des tarifs transports Kinshasa sur les pare-brises de leurs véhicules. Cette mesure, présentée comme salvatrice, cache-t-elle une volonté réelle d’assainissement ou simplement un affichage politique de plus ?

La décision s’inscrit dans le cadre de l’application stricte de l’arrêté provincial du 17 décembre 2024, qui fixait déjà la grille tarifaire et les itinéraires officiels des transports en commun dans la capitale. Le gouvernement provincial joue ici son crédit en matière de régulation économique, dans un secteur où l’anarchie a longtemps été érigée en système. « L’affichage obligatoire, clair et visible, à bord et sur le pare-brise de chaque véhicule de transport, de l’itinéraire desservi ainsi que du tarif officiel applicable, est une exigence immédiate », peut-on lire dans le document officiel.

Mais au-delà de l’affichage, c’est tout un système de pratiques informelles que les autorités entendent démanteler. Le gouvernement interdit formellement toute pratique de hausse illégale des prix, la modification arbitraire des itinéraires officiels ou le recours aux formules abusives telles que « demi-terrain » ou « 300, 400, 500 solola-bien ». Ces pratiques, ancrées dans les habitudes des usagers et des chauffeurs, représentent-elles le dernier rempart contre une régulation étatique jugée parfois déconnectée des réalités du terrain ?

Le véritable enjeu de ce contrôle transport commun renforcé réside dans l’arsenal répressif déployé. Les contrevenants s’exposent à de lourdes sanctions, notamment la mise en fourrière du véhicule concerné et une amende pouvant atteindre 2.250.000 FC, comme le prévoit l’article 12 de l’arrêté. Cette politique de la carotte et du bâton saura-t-elle venir à bout de résistances ancrées dans la précarité économique des acteurs du secteur ?

Par ailleurs, le ministère provincial a rappelé l’interdiction formelle faite aux motocyclistes d’accéder à la commune de Gombe pour des raisons d’ordre public, à l’exception des motos de livraison. Cette mesure, qui s’inscrit dans la continuité des politiques de sécurisation des espaces urbains, interroge sur l’équilibre entre sécurité publique et liberté de circulation.

La réussite de cette opération de régulation des itinéraires officiels Kinshasa dépendra largement de la capacité des autorités à imposer leur autorité face à un secteur notoirement difficile à discipliner. Les amendes chauffeurs Kinshasa constituent-elles la solution miracle ou simplement un cache-misère face à des problèmes structurels plus profonds ? Le gouvernement provincial mise visiblement sur la dissuasion financière pour imposer sa vision d’un transport organisé.

Cette offensive régulatrice s’inscrit dans un contexte plus large de régulation transport RDC, où les autorités tentent progressivement de reprendre le contrôle d’un secteur vital pour l’économie et la mobilité des citoyens. La bataille pour la maîtrise des transports en commun représente un enjeu de gouvernance urbaine majeur, dont l’issue pourrait déterminer la crédibilité future des institutions provinciales dans leur capacité à transformer le quotidien des Kinois.

Reste à savoir si cette politique volontariste survivra à l’épreuve du terrain. Entre la résistance des acteurs informels, les habitudes ancrées des usagers et les limites de l’appareil répressif, le chemin s’annonce semé d’embûches. La prochaine étape consistera à observer l’effectivité de ces mesures et leur capacité réelle à transformer durablement les pratiques dans un secteur où la régulation a souvent échoué par le passé.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: mediacongo.net

Commenter
Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
Actualité Liée

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici


Actualité Populaire Liée

Actualité Populaire RDC

Résumé de l'actualité quotidienne

Le Brief du Jour du 30 Octobre 2025

Crise institutionnelle à la Tshopo, flambée de condamnations à mort (Kabila inclus), insécurité à Kinshasa, coopération économique RDC-Angola, alerte sur 32 000 enfants soldats, gouvernance environnementale renforcée et réforme ambitieuse du système de santé : l’essentiel à retenir ce 30 octobre 2025.

Derniers Appels D'offres

Derniers Guides Pratiques