Dans les salles de classe du Maniema, un silence lourd de frustration remplace peu à peu l’enthousiasme pédagogique. Comment expliquer que des enseignants, déjà modestement rémunérés, voient leurs salaires amputés sans justification ? Cette question hante les établissements scolaires des sous-divisions de Kabambare et Kasongo 2/Samba, où les retenues salariales imposées par la Caritas créent un climat de défiance et d’instabilité.
Le phénomène des retenues salariales enseignants Maniema n’est pas anodin. Imaginez un instant : votre salaire déjà précaire réduit soudainement de 12 000 à 87 000 francs congolais, sans la moindre explication. C’est pourtant la réalité vécue par des centaines d’enseignants depuis les mois d’août et septembre. Avec des salaires oscillant entre 300 000 et 340 000 francs congolais, ces retenues représentent près du quart de leurs revenus mensuels.
« On nous retient 87 000, 57 000, 53 000, 51 000 francs, sans aucune explication », témoigne Didas Assani Deka, secrétaire permanent du SYECO/Kabambare. La détresse dans sa voix reflète l’incompréhension générale. Comment la Caritas, organisation censée œuvrer pour le bien commun, peut-elle justifier de telles pratiques ? La question des Caritas retenues salariales mérite d’être posée avec toute la rigueur nécessaire.
Dans la sous-division Kasongo 2/Samba, le constat est tout aussi alarmant. Kambondo Akilimali, délégué syndical, évoque des prélèvements atteignant 70 000 francs congolais. « La Caritas est en train de nous soutirer de l’argent sans explication », déplore-t-il. Les réclamations répétées des enseignants seraient restées sans réponse, alimentant un sentiment d’abandon et d’injustice.
Au-delà des chiffres, c’est la dignité professionnelle qui est bafouée. Les enseignants Maniema salaires constituent pourtant l’unique source de revenus pour nombre de familles. Comment assurer la stabilité du système éducatif lorsque ceux qui le portent sont systématiquement fragilisés ? La protestation enseignants RDC gagne du terrain, portée par un sentiment d’urgence légitime.
Le caractère alimentaire du salaire enseignant n’est plus à démontrer. Privés d’une partie substantielle de leurs revenus, comment ces éducateurs peuvent-ils continuer à se consacrer pleinement à leur mission ? L’éducation Maniema problèmes s’accumulent, créant un cercle vicieux où la précarité économique menace directement la qualité de l’enseignement.
Face à cette situation, les syndicats enseignants réclament une intervention immédiate des autorités provinciales et nationales. La transparence dans la gestion des fonds et la clarification des motifs de ces retenues apparaissent comme des exigences minimales. Jusqu’où cette crise peut-elle s’étendre si aucune solution n’est rapidement apportée ?
L’avenir de l’éducation dans la province éducationnelle Maniema 2 se joue peut-être dans cette affaire. La confiance entre les enseignants et leur employeur est ébranlée, tandis que la colère gagne du terrain. Seule une réponse rapide et transparente des responsables de la Caritas pourra apaiser les tensions et préserver l’essentiel : l’éducation des enfants du Maniema.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: mediacongo.net
