Une délégation parlementaire européenne de huit membres, représentant les commissions Développement et Droits de l’Homme, a entamé une mission d’évaluation de trois jours en République démocratique du Congo. Cette visite cruciale, qui s’achèvera mercredi 29 octobre, vise à examiner concrètement la mise en œuvre des politiques de développement durable de l’Union européenne dans un contexte marqué par la fragilité institutionnelle.
La délégation européenne en RDC se rendra particulièrement à Lubumbashi, dans la province du Haut-Katanga, épicentre de l’industrie minière congolaise. Cette destination n’a pas été choisie au hasard : elle permettra aux parlementaires d’évaluer sur le terrain comment l’initiative phare « Global Gateway » de l’UE se matérialise dans la pratique. Le programme de cette mission européenne au Congo prévoit des rencontres avec l’ensemble des parties prenantes, des visites de projets concrets et une analyse approfondie des mécanismes de gouvernance des ressources naturelles.
Comment l’Union européenne peut-elle concilier développement économique et respect des droits de l’homme dans l’industrie minière congolaise ? Cette question fondamentale sous-tend l’ensemble de la mission. Les députés examineront spécifiquement les efforts déployés pour renforcer la transparence dans la gestion des richesses minières, alors que les minéraux congolais jouent un rôle critique dans les chaînes d’approvisionnement mondiales. La délégation européenne RDC s’intéresse particulièrement aux aspects sociaux et environnementaux de cette exploitation.
Le calendrier de cette visite n’est pas anodin : elle intervient peu après la deuxième édition du Global Gateway Forum tenu à Bruxelles les 9 et 10 octobre 2025. Ce forum, qui réunit décideurs politiques, institutions financières et acteurs du secteur privé, avait mis l’accent sur le renforcement de la connectivité mondiale face aux défis géopolitiques actuels. L’initiative Global Gateway UE représente un investissement colossal de 300 milliards d’euros sur la période 2021-2027, dont la moitié est destinée au continent africain.
Sur le terrain congolais, les parlementaires européens rencontreront des responsables gouvernementaux locaux, des représentants du secteur privé et des organisations de la société civile active dans le développement durable Haut-Katanga. Ces échanges multiples permettront d’appréhender la complexité des enjeux liés à la conservation de la biodiversité, la gouvernance des ressources naturelles et la protection des droits de l’homme dans les industries extractives.
Les visites de terrain constitueront un élément déterminant de cette évaluation. Les députés pourront constater directement l’impact du soutien européen à des projets concrets dans divers domaines : agriculture durable, formation technique et professionnelle, participation des communautés locales, autonomisation des femmes et prévention du travail des enfants. Ces observations pratiques enrichiront considérablement leur compréhension des réalités congolaises.
La gouvernance ressources naturelles représente un enjeu majeur pour le développement durable de la RDC. Les défis sont immenses : comment assurer une gestion transparente des revenus miniers ? Comment garantir que l’exploitation des richesses naturelles profite réellement aux populations locales ? Comment prévenir les violations des droits de l’homme industrie minière tout en développant ce secteur stratégique pour l’économie nationale ?
L’approche européenne, articulée autour du nexus développement, aide humanitaire et paix, sera scrutée à la loupe. Les parlementaires chercheront à identifier les bonnes pratiques mais aussi les obstacles rencontrés dans la mise en œuvre des programmes. Leurs conclusions pourraient influencer les orientations futures de la coopération entre l’Union européenne et la République démocratique du Congo.
Cette mission parlementaire s’inscrit dans le cadre plus large de la stratégie Global Gateway, qui vise à promouvoir des investissements durables dans les infrastructures à l’échelle mondiale. En Afrique, et particulièrement en RDC, cette initiative se concentre sur plusieurs priorités : transition écologique, transformation numérique, croissance économique durable, amélioration des systèmes de santé et renforcement de l’éducation.
Le succès de cette coopération dépendra largement de la capacité des partenaires à concilier impératifs économiques, respect des droits fondamentaux et préservation de l’environnement. Les enseignements tirés de cette mission européenne au Congo pourraient éclairer les futures politiques de développement dans les contextes fragiles, non seulement en Afrique centrale mais dans l’ensemble des pays partenaires de l’Union européenne.
Article Ecrit par Cédric Botela
Source: Actualite.cd
