Dans les collines verdoyantes de Bweremana, au Masisi, une lueur d’espoir se dessine pour des hommes et jeunes garçons, souvent oubliés dans les récits de développement. Aimé Kubuya, l’un d’eux, caresse un rêve simple mais transformateur : élever des dindonneaux et acquérir un moulin à manioc. « Cela va changer ma vie et celle de ma famille », confie-t-il, les yeux brillants d’optimisme. Son témoignage illustre une initiative novatrice portée par le PNUD Nord-Kivu à travers le projet Wamama Tuinuke, qui distribue des kits d’AGR hommes Masisi à 50 bénéficiaires, certains accompagnés de leurs épouses.
Mais pourquoi cibler spécifiquement les hommes dans une région meurtrie par des conflits ? Emmanuella Vasikya, secrétaire exécutive de l’AVSD, l’organisation partenaire, explique que l’objectif est de renforcer l’autonomisation économique RDC tout en promouvant une masculinité positive. « Nous voulons que ces hommes deviennent des acteurs du changement, capables de coopérer avec les femmes et de mobiliser leurs pairs pour la paix », affirme-t-elle. Cette approche holistique vise à briser les cycles de violence en restaurant la cohésion familiale et sociale, un enjeu crucial dans le développement communautaire Nord-Kivu.
Les bénéficiaires, pour beaucoup victimes des affres de la guerre, reçoivent bien plus que des kits : un accompagnement continu pour assurer la durabilité de leurs projets. Imaginez un instant : après des années d’instabilité, ces hommes retrouvent une dignité à travers des activités comme l’agriculture ou l’élevage. Comment de simples outils peuvent-ils redonner espoir ? En créant des revenus stables, ils contribuent à bâtir des communautés plus résilientes, où la confiance renaît peu à peu. Le projet Wamama Tuinuke ne se contente pas de distribuer des ressources ; il sème les graines d’une transformation sociale profonde.
Prenons l’exemple d’Aimé Kubuya : son projet d’élevage de dindonneaux, suivi de l’acquisition d’un moulin, symbolise l’impact économique et social escompté. « Avant, je me sentais impuissant face aux défis. Aujourd’hui, je vois un avenir pour mes enfants », partage-t-il. Ces initiatives, bien que locales, ont des répercussions bien au-delà de Bweremana. Elles questionnent : et si l’implication des hommes était la clé pour un développement communautaire Nord-Kivu plus inclusif ? Dans une région où les tensions persistent, chaque pas vers l’autonomisation économique RDC est une victoire contre la fatalité.
Au final, ce programme du PNUD Nord-Kivu dépasse la simple assistance matérielle. Il invite à une réflexion collective sur les rôles genrés et la reconstruction post-conflit. Comment garantir que ces efforts perdurent ? En intégrant les hommes comme piliers du changement, on ouvre la voie à une société où coopération et résilience deviennent la norme. Le chemin est long, mais à Bweremana, des hommes comme Aimé Kubuya montrent que l’espoir est possible, même dans les zones les plus fragiles.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
