Le déficit énergétique RDC atteint des niveaux alarmants dans les provinces du Lualaba et du Haut-Katanga, contraignant les opérations minières à fonctionner à seulement 20% de leur capacité. Cette situation critique a poussé le gouvernement congolais à activer en urgence un mécanisme d’importation électricité Angola, mesure présentée comme transitoire mais vitale pour l’économie nationale.
« Le déficit est critique dans le Lualaba et le Haut-Katanga, où les mines tournent à 20% de leur capacité », a reconnu le ministre de l’Énergie Aimé Molendo Sakombi, tout en insistant sur le caractère temporaire de cette solution. Comment les mines congolaises, pilier de l’économie nationale, peuvent-elles fonctionner à pleine capacité sans une solution énergétique durable ?
La signature mi-octobre d’un protocole d’entente avec la société américaine Hydro-Link marque un tournant stratégique. Le projet Hydro-Link RDC, d’un montant de 1,5 milliard de dollars, prévoit la construction d’une ligne électrique de 1 200 kilomètres qui acheminera 1 200 mégawatts vers les zones minières congolaises dès 2029. Cette infrastructure s’inscrit dans une vision plus large de corridor énergétique Afrique soutenue par les États-Unis.
L’administration américaine a réaffirmé son engagement lors du Forum africain sur l’énergie, soulignant que « plus de 600 millions d’Africains n’ont toujours pas accès à l’électricité ». Jonathan Pratt, haut fonctionnaire du Département d’État, a martelé que « l’Afrique n’est pas à la marge de la conversation mondiale sur l’énergie et les minerais, elle en est au centre ».
Les enjeux économiques sont colossaux : depuis l’avènement de l’administration Trump, plus de 17 accords d’une valeur totale de 9,2 milliards de dollars ont été signés dans les secteurs de l’énergie et des minerais. L’électricité angolaise alimentera la production congolaise de cuivre et de cobalt, métaux essentiels pour les technologies électriques et électroniques mondiales.
Cette coopération régionale s’appuie sur le corridor de Lobito, reliant l’Angola, la Zambie et la RDC, véritable colonne vertébrale énergétique et commerciale. Les États-Unis entendent « bâtir des corridors régionaux sûrs et transparents » pour stimuler les échanges et soutenir la prospérité régionale.
Mais cette solution d’urgence ne doit pas occulter les défis structurels. Le barrage d’Inga reste « le pilier du système énergétique congolais », comme le rappelle le ministre Sakombi. Le Grand Inga, avec son potentiel estimé à 40 000 mégawatts, constitue l’avenir énergétique non seulement de la RDC mais de toute l’Afrique australe.
À court terme, l’importation électricité Angola offre une bouffée d’oxygène nécessaire pour les mines RDC électricité. Cependant, la dépendance énergétique externe ne saurait constituer une stratégie durable. Le véritable défi réside dans la synchronisation entre les solutions d’urgence et les projets structurants à long terme.
La balance énergétique de la RDC se joue donc sur plusieurs tableaux : réponse immédiate aux besoins des mines, développement des interconnexions régionales et réalisation du projet Grand Inga. Cette approche multidimensionnelle pourrait transformer le déficit énergétique RDC en opportunité de leadership régional, faisant du pays la plaque tournante énergétique de l’Afrique centrale.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
