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Kwango : le ministre de l’Intérieur impose un cessez-le-feu politique

La tension politique qui secoue la province du Kwango connaît un tournant décisif avec l’intervention musclée du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, Jacquemain Shabani. Dans un télégramme officiel adressé aux protagonistes, le patron de la territoriale a clairement signifié l’arrêt des hostilités parlementaires, exigeant le retrait des motions de défiance et pétitions de déchéance qui menacent la stabilité des institutions provinciales.

« Stop : vous devez soumettre vos pétitions et motions. Vous n’avez pas respecté la conformité par manque de soubassement-stop. » Cette injunction sans appel du ministre de l’Intérieur RDC marque un coup d’arrêt dans l’escalade politique qui opposait députés pétitionnaires et motionnaires au gouvernement provincial. Le message, transmis après des consultations approfondies avec le Bureau de l’Assemblée provinciale et le gouverneur du Kwango, souligne les irrégularités procédurales constatées dans ces initiatives parlementaires.

Le ministre Shabani a rappelé avec fermeté les engagements pris lors du récent atelier sur le fonctionnement et la stabilisation des institutions provinciales. Dans quelle mesure les acteurs politiques congolais respectent-ils véritablement leurs propres résolutions ? La question mérite d’être posée alors que le conflit politique au Kwango menace de faire dérailler le processus de stabilisation des institutions provinciales si chèrement acquis.

L’accent a été mis sur « la mise en place d’un cadre permanent de concertation interne et interinstitutionnelle, de la résistance collective aux manipulations politiciennes, ainsi que du respect strict des moyens de contrôle parlementaire prévus par la constitution et les lois, avant tout recours en dernier ressort aux motions de censure ou de défiance. » Cette position du gouvernement central démontre sa volonté d’encadrer strictement l’exercice du contrôle parlementaire, particulièrement lorsqu’il s’agit de motions de défiance susceptibles de déstabiliser une province entière.

Du côté de l’Assemblée provinciale du Kwango, les réactions semblent pour l’heure conciliantes. Les membres du bureau se sont engagés à « se conformer aux orientations du ministre de l’Intérieur », selon des sources proches de la cellule de communication de la vice-primature. Un élu provincial confie : « Il nous a prodigué des conseils. Nous avons commencé la procédure utile, nous sommes une famille, et on a privilégié la paix sociale. Il ne fallait pas qu’on puisse brûler notre propre case. » Cette métaphore évocatrice traduit-elle une réelle prise de conscience ou simplement une soumission tactique à l’autorité centrale ?

La situation reste néanmoins précaire. Outre la motion de défiance visant le gouverneur, le président de l’Assemblée provinciale et les autres membres du bureau font également l’objet de pétitions de déchéance. Ces initiatives multiples révèlent la profondeur des clivages politiques au sein de l’institution provinciale. La stabilisation des institutions provinciales passe-t-elle nécessairement par l’élimination des tensions ou simplement par leur gestion ?

Selon nos informations, la commission ad hoc mise en place envisagerait paradoxalement la poursuite de l’examen de la pétition visant le président de l’Assemblée provinciale du Kwango. Cette persistance dans la procédure interroge sur la réelle portée de l’intervention ministérielle. Le ministre de l’Intérieur RDC parviendra-t-il à imposer durablement sa vision du fonctionnement institutionnel ou assiste-t-on à une simple trêve temporaire dans le conflit politique au Kwango ?

La résolution de cette crise test constituera un indicateur crucial de la capacité du gouvernement central à imposer le respect des procédures démocratiques dans les provinces. L’enjeu dépasse largement le simple cas du Kwango : c’est la crédibilité même du cadre institutionnel congolais qui se joue dans cette affaire de motion de défiance et de pétition de déchéance. La stabilisation des institutions provinciales reste tributaire de l’acceptation par tous les acteurs des règles du jeu démocratique, même lorsqu’elles contrarient leurs ambitions immédiates.

Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: Actualite.cd

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Chloé Kasong
Chloé Kasong
Issue de Kinshasa, Chloé Kasong est une analyste rigoureuse des enjeux politiques et sociaux de la RDC. Spécialisée dans la couverture des élections, elle décortique pour vous l’actualité politique avec impartialité, tout en explorant les mouvements sociaux qui façonnent la société congolaise. Sa précision et son engagement font d'elle une voix incontournable sur les grandes questions sociétales.
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