Dans un contexte de transformation numérique accélérée, la République Démocratique du Congo et la Tanzanie s’apprêtent à franchir une étape historique avec la mise en œuvre d’un projet de fibre optique RDC Tanzanie stratégique. Cette infrastructure sous-marine, qui traversera les profondeurs du lac Tanganyika, représente bien plus qu’une simple connexion physique entre deux nations. Ne s’agit-il pas là d’un tournant décisif pour le développement numérique de toute la région ?
Les négociations techniques et administratives ont atteint une phase cruciale, avec des réunions de haut niveau entre les délégations des deux pays. Le projet, d’une envergure sans précédent dans la région des Grands Lacs, prévoit le déploiement d’un câble sous-marin lac Tanganyika sur une distance variant entre 135 et 186 kilomètres. Cette liaison devra surmonter des défis techniques majeurs, notamment des profondeurs atteignant 1 470 mètres, nécessitant des technologies de pointe et des dispositifs de protection sismique sophistiqués.
L’impact de cette infrastructure sur la connectivité numérique Afrique sera considérable. Avec une capacité initiale de 100 Gbps, extensible à plusieurs térabits, le projet promet de transformer radicalement l’accès à Internet dans une région longtemps confrontée à des défis d’interconnexion. Comment cette nouvelle dorsale numérique pourrait-elle impulser une dynamique économique nouvelle dans les provinces orientales de la RDC et les régions occidentales de la Tanzanie ?
L’intégration de ce projet dans le cadre plus large du projet Aurora RDC démontre la vision stratégique des autorités congolaises. Ce programme national ambitieux prévoit le déploiement de 60 000 à 80 000 kilomètres de fibre optique sur l’ensemble du territoire, créant ainsi un maillage numérique complet. La connexion avec la Tanzanie s’inscrit dans cette logique d’ouverture et d’intégration régionale, renforcée par l’adhésion récente de la RDC à la Communauté d’Afrique de l’Est.
Sur le plan financier, l’investissement estimé entre 15 et 20 millions de dollars pour la liaison transfrontalière témoigne de l’engagement des parties prenantes. Le modèle de partenariat public-privé, impliquant la société mauricienne United Investment LMT, assure une expertise technique internationale tout en maintenant un ancrage local fort. Cette approche collaborative pourrait-elle servir de modèle pour d’autres projets d’infrastructures numériques en Afrique centrale ?
Les aspects environnementaux n’ont pas été négligés. Des études d’impact rigoureuses sont en cours, respectant scrupuleusement les normes de la Convention de Ramsar pour la protection des écosystèmes du lac Tanganyika. Cette démarche responsable souligne la volonté des promoteurs du projet de concilier développement numérique et préservation environnementale.
L’échéancier prévisionnel indique un démarrage des travaux début 2026, avec une mise en service complète attendue pour fin 2027. Ce calendrier ambitieux reflète l’urgence perçue par les gouvernements concernés face aux défis de la fracture numérique. L’amélioration de l’Internet haut débit Congo constituera un levier essentiel pour le développement socio-économique, facilitant l’émergence de nouvelles opportunités dans les secteurs de l’éducation, de la santé, du commerce et de l’administration numérique.
Au-delà des aspects techniques et économiques, ce projet symbolise une nouvelle ère de coopération régionale. La connectivité numérique émergera comme un catalyseur d’intégration, permettant aux populations frontalières de bénéficier des avantages de la révolution digitale. Les retombées attendues dépassent largement le cadre strict des télécommunications, touchant à tous les aspects de la vie économique et sociale.
La réussite de cette initiative pourrait positionner la RDC comme un véritable hub numérique en Afrique centrale, tandis que la Tanzanie consoliderait son statut de plaque tournante des télécommunications en Afrique de l’Est. Cette complémentarité stratégique ouvre des perspectives prometteuses pour l’ensemble de la région, démontrant que la coopération transfrontalière en matière d’infrastructures numériques constitue un vecteur puissant de développement durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: https://techafricanews.com/2025/10/21/tanzania-and-drc-discuss-implementation-of-national-fibre-optic-project/