Alors que les inégalités de genre persistent dans le système éducatif congolais, le gouvernement vient de franchir une étape déterminante. Lors du récent Conseil des ministres, la Ministre d’État de l’Éducation nationale a présenté les engagements pris par la RDC lors du sommet de Dakar, marquant ainsi un tournant dans la politique d’éducation des filles en RDC.
Mais que signifient concrètement ces engagements pour les millions de jeunes filles congolaises ? Le sommet de Dakar sur l’éducation a mis en lumière une réalité criante : investir dans l’éducation des filles n’est plus une simple option, mais une nécessité économique et sociale. La RDC, à travers sa participation active, reconnaît désormais que l’avenir du pays passe impérativement par l’autonomisation de sa jeunesse féminine.
La déclaration adoptée lors de ce sommet régional appelle à une révolution des mentalités et des pratiques budgétaires. Comment les investissements pour les filles au Congo pourront-ils transformer durablement la société ? Les 24 pays participants, dont la RDC, se sont engagés à instaurer un suivi budgétaire sensible au genre, garantissant ainsi que les fonds alloués bénéficient réellement aux adolescentes.
La feuille de route nationale en préparation représente l’élément le plus concret de cette nouvelle orientation. Le gouvernement congolais s’apprête à définir les investissements prioritaires spécifiquement destinés aux filles, tout en travaillant à l’intégration d’un identifiant budgétaire transversal dans la nomenclature de 2027. Cette innovation technique permettra de tracer chaque franc investi dans l’éducation des jeunes filles, répondant ainsi aux exigences de transparence et d’efficacité.
Le programme d’action prévoit également la mobilisation des partenaires techniques et financiers autour d’un pacte de financement commun. Cette approche collective vise à assurer la pérennité des actions entreprises et à éviter la dispersion des efforts. La Ministre d’État a particulièrement insisté sur la nécessité d’une action immédiate, demandant au gouvernement de traduire les engagements de Dakar en priorités nationales de développement.
Quels défis attendent maintenant la RDC dans la mise en œuvre de cette ambitieuse politique ? La réussite de ce programme dépendra de la capacité des institutions à maintenir leur engagement sur le long terme, mais aussi de la mobilisation de l’ensemble de la société civile. L’introduction d’un budget sensible au genre dans l’éducation représente une innovation majeure qui nécessitera une adaptation des mécanismes de gestion publique.
Alors que le Conseil des ministres a pris acte de ces orientations, l’espoir renaît pour des milliers de jeunes filles congolaises. La route vers l’égalité des chances dans l’éducation reste longue, mais la volonté politique affichée lors de ce Conseil des ministres ouvre une nouvelle ère pour l’éducation des filles en République Démocratique du Congo.
Article Ecrit par Yvan Ilunga
Source: Actualite.cd