La République démocratique du Congo vit un moment historique dans sa lutte contre le virus Ebola. Dimanche dernier, le dernier patient atteint de cette maladie redoutable a pu quitter l’hôpital de Bulape, dans la province du Kasaï, marquant ainsi une étape décisive vers la fin de cette épidémie qui a mobilisé les autorités sanitaires pendant plusieurs semaines.
Comment cette guérison influence-t-elle le déroulement de l’épidémie ? Selon les protocoles établis par l’Organisation mondiale de la santé, la sortie du dernier malade déclenche un compte à rebours de 42 jours. Si aucun nouveau cas n’est confirmé pendant cette période, l’épidémie pourra être officiellement déclarée terminée début décembre 2025. Cette procédure rigoureuse vise à s’assurer que la chaîne de transmission est véritablement rompue.
Retour sur les chiffres de cette épidémie qui a touché la zone de santé de Bulape depuis sa déclaration le 4 septembre dernier. Les données de l’OMS révèlent que 64 cas ont été signalés, dont 53 confirmés et 11 considérés comme probables. Parmi ces patients, 19 ont heureusement guéri, démontrant l’efficacité des protocoles de soins mis en place. Un signe particulièrement encourageant : aucun nouveau cas n’a été rapporté depuis le 25 septembre, laissant espérer que l’épidémie est véritablement en phase de résolution.
La particularité de ce foyer épidémique réside dans son implantation en zone rurale difficile d’accès. Imaginez les défis logistiques auxquels ont dû faire face les équipes médicales pour organiser la riposte dans des conditions aussi complexes. Le ministère de la Santé congolais, avec l’appui technique et financier de l’OMS et de ses partenaires, a déployé des moyens considérables pour contrer la propagation du virus.
Quelles mesures concrètes ont été mises en œuvre ? Un centre de traitement Ebola de 32 lits, équipé d’un module de soins intensifs spécialement conçu pour les maladies infectieuses, a été installé à Bulape. Plus impressionnant encore, la campagne de vaccination a permis de protéger plus de 35 000 personnes contre le virus, créant ainsi une barrière immunitaire essentielle pour contenir l’épidémie.
Le Dr Mohamed Janabi, directeur régional de l’OMS pour l’Afrique, ne cache pas son optimisme : « La guérison du dernier patient, six semaines seulement après la déclaration de l’épidémie, représente une réalisation remarquable. Cela témoigne de l’efficacité de la réponse coordonnée et de l’engagement des équipes sur le terrain. »
Cette réussite dans la lutte contre Ebola en RDC s’explique par la mobilisation d’équipes pluridisciplinaires dédiées à la surveillance épidémiologique, aux soins cliniques, à la prévention des infections et surtout à la mobilisation communautaire. Car dans la bataille contre les épidémies, l’adhésion des populations concernées reste un élément déterminant pour le succès des interventions.
Que peuvent apprendre les systèmes de santé de cette expérience ? La rapidité de la réponse, la coordination entre acteurs locaux et internationaux, et l’importance des campagnes de vaccination massive apparaissent comme des facteurs clés dans la maîtrise des foyers épidémiques. Alors que le compte à rebours est lancé, la vigilance reste cependant de mise, car le virus Ebola peut resurgir quand on s’y attend le moins.
La population de Bulape et des zones environnantes est invitée à maintenir les mesures de prévention et à signaler rapidement tout cas suspect aux autorités sanitaires. La fin de l’épidémie d’Ebola en RDC approche, mais le chemin vers la déclaration officielle nécessite encore six semaines de surveillance intensive et de prudence.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd
