La République Démocratique du Congo se trouve à un carrefour démographique et économique déterminant pour son avenir. Avec près de 72 millions de personnes en âge de travailler, selon les révélations d’Albert Zeufack, directeur des opérations de la Banque mondiale en RDC, le pays dispose d’un potentiel humain considérable. Mais cette population active RDC représente-t-elle une opportunité de développement ou un défi social majeur dans un contexte où la pauvreté reste structurelle ?
Cette déclaration, formulée lors de la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, souligne l’urgence d’une transformation économique profonde. Le représentant de la Banque mondiale Congo a dressé un constat sans équivoque : la croissance, essentiellement tirée par le secteur minier, n’a pas été suffisamment diversifiée ni inclusive pour résorber la pauvreté endémique.
Comment alors transformer ce dividende démographique en moteur de développement ? Albert Zeufack propose plusieurs leviers d’action. La réduction des coûts liés à l’environnement des affaires constitue le premier pilier. Les lourdeurs administratives et les obstacles réglementaires freinent actuellement l’émergence d’un secteur privé dynamique, essentiel à la création emplois RDC.
Le deuxième axe stratégique concerne l’amélioration des infrastructures de base. Le renforcement de la connectivité grâce à l’électricité, aux routes, au chemin de fer et au numérique apparaît comme une condition sine qua non pour libérer le potentiel économique des différentes régions du pays. Sans ces investissements structurants, comment espérer une réduction significative de la pauvreté République démocratique Congo ?
La gouvernance représente le troisième pilier de cette transformation. Une administration plus efficace et transparente permettrait d’améliorer le climat des affaires et d’attirer les investissements nécessaires au décollage économique. Mais la Banque mondiale Congo va plus loin en préconisant une approche résolument audacieuse.
« À travers des projets transformateurs comme le Programme de Développement Inga 3, le Corridor de Lobito et le corridor PACT reliant Mbuji-Mayi à l’Est de la RDC, le pays pourra créer des emplois de qualité et stimuler la croissance du secteur privé », affirme Albert Zeufack. Ces mégaprojets pourraient constituer le catalyseur d’une nouvelle croissance économique Congo plus inclusive et durable.
Parallèlement à cette vision ambitieuse, l’institution financière internationale poursuit son accompagnement technique et financier pour la mise en œuvre de réformes structurelles. Le renforcement de l’entrepreneuriat des jeunes et des femmes figure au cœur de cette stratégie, visant à la fois la réduction de la pauvreté et la création d’une prospérité partagée.
La dimension régionale de cet enjeu dépasse largement les frontières congolaises. D’ici 2050, l’Afrique subsaharienne verra sa population active augmenter plus rapidement que toute autre région en développement, avec plus de 620 millions de personnes supplémentaires sur le marché du travail. La RDC occupe une position centrale dans cette dynamique continentale, se classant juste derrière le Nigeria en termes de potentiel démographique.
Cette perspective soulève des interrogations fondamentales sur la capacité des économies africaines à absorber cette main-d’œuvre massive. La diversification économique apparaît plus que jamais comme une nécessité impérieuse. Le modèle de développement actuel, trop dépendant des ressources extractives, montre ses limites face à l’ampleur des besoins en création emplois.
La transition vers une économie plus diversifiée et résiliente nécessitera des investissements massifs dans l’éducation, la formation professionnelle et l’innovation. Le défi consiste à préparer la population active RDC aux métiers de demain, dans un monde en mutation rapide.
Les propositions de la Banque mondiale s’inscrivent dans cette vision à long terme. Elles reconnaissent que la lutte contre la pauvreté République démocratique Congo ne se gagnera pas par des solutions temporaires, mais par une transformation structurelle de l’économie nationale.
La réussite de cette transition dépendra de la coordination entre tous les acteurs : gouvernement, secteur privé, société civile et partenaires techniques et financiers. La fenêtre d’opportunité démographique offerte par cette population active croissante ne restera ouverte que temporairement. Le temps de l’action est donc maintenant.
À l’heure où la croissance économique Congo cherche de nouveaux moteurs, la valorisation du capital humain pourrait bien devenir le principal atout du pays. Reste à savoir si les réformes nécessaires seront mises en œuvre avec la célérité et la détermination requises pour relever ce défi historique.
Article Ecrit par Amissi G
Source: radiookapi.net
