La participation d’André Wameso, Gouverneur de la Banque Centrale du Congo, aux Assemblées annuelles du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale à Washington marque un moment crucial pour la politique monétaire RDC. Ces assises internationales, tenues du 13 au 18 octobre, ont dressé un constat sans appel sur les défis économiques mondiaux auxquels font face les pays en développement comme la République Démocratique du Congo.
Comment les décisions prises lors de ces assemblées Banque Mondiale influenceront-elles l’économie congolaise ? La question mérite d’être posée alors que les dirigeants mondiaux ont confronté plusieurs réalités économiques préoccupantes. Le drame humanitaire causé par les conflits et la fragilité des États, le lien indéniable entre paix et développement, ainsi que l’impact des politiques intérieures sur le contrôle inflationniste ont constitué les principaux points de discussion.
Les perspectives de développement à long terme s’assombrissent considérablement sous le poids des niveaux d’endettement élevés et de l’augmentation des coûts du service de la dette. Cette réalité touche particulièrement les pays en développement comme la RDC, où la marge de manœuvre budgétaire se réduit comme peau de chagrin. Les tensions commerciales et les incertitudes géopolitiques pèsent lourdement sur la stabilité macroéconomique des économies émergentes.
La 114ème réunion du G24 a sonné comme un signal d’alarme, mais aussi comme une lueur d’espoir. Les recommandations adoptées à l’unanimité tracent une feuille de route ambitieuse pour renforcer la coopération internationale et soutenir les pays vulnérables. Le maintien de l’indépendance des banques centrales apparaît comme une condition sine qua non pour préserver la crédibilité et l’efficacité de la politique monétaire.
Dans ce contexte, le rôle d’André Wameso et de la délégation congolaise prend toute son importance. La rationalisation et la hiérarchisation des dépenses publiques, combinées à des réformes structurelles soutenant une croissance tirée par le secteur privé, constituent des priorités absolues. Cependant, la marge de manœuvre restreinte, le surendettement et l’incertitude actuelle soulignent l’urgence de solutions collectives et coordonnées.
Les participants ont plaidé pour des réformes de large portée concernant la viabilité des finances publiques et la fourniture de financements concessionnels supplémentaires. Le renforcement de la gestion de la dette et l’accroissement de la transparence en matière d’endettement représentent des enjeux majeurs pour les pays en développement confrontés à une dette croissante.
La détérioration des termes de l’échange, la réduction des volumes d’exportations et la diminution des entrées de devises, y compris celles liées aux envois de fonds, amplifient les risques pesant sur la stabilité macroéconomique. Cette situation bride durablement la croissance économique et le développement durable, créant un cercle vicieux difficile à briser.
Le G24, créé en 1971 pour coordonner les positions des pays en développement face au G7, continue de jouer un rôle crucial dans la défense des intérêts des économies émergentes. Ses recommandations, élaborées préalablement aux réunions du FMI, permettent aux pays comme la RDC de mieux préparer leur agenda et leurs positions stratégiques.
La nécessité de redonner du souffle à la coopération internationale pour rétablir un environnement commercial stable et transparent apparaît plus pressante que jamais. Les pays vulnérables, particulièrement ceux touchés par des conflits, le surendettement et les chocs provoqués par les catastrophes naturelles, ont besoin d’un soutien multilatéral renforcé.
Alors que l’économie mondiale traverse une période de turbulences, les décisions prises lors de ces assemblées et leur mise en œuvre concrète détermineront la capacité des pays en développement à surmonter les défis économiques actuels. Pour la RDC, représentée par André Wameso, l’enjeu consiste à transformer ces recommandations internationales en politiques nationales efficaces, capables de stimuler une croissance inclusive et durable.
Article Ecrit par Amissi G
Source: Actualite.cd