Dans les territoires de Djugu et Mahagi, une lueur d’espoir perce enfin l’horizon des communautés longtemps meurtries par les conflits. Les localités de Bali, Lidda et Schubert viennent de bénéficier de projets d’infrastructure qui transforment radicalement le quotidien de plus de cent mille habitants. Comment ces réalisations de la MONUSCO changent-elles concrètement la vie des populations ?
À Bali, la nuit n’est plus synonyme de peur et d’insécurité. « Avant, se déplacer après 18 heures relevait du parcours du combattant », témoigne un habitant rencontré près du marché. « Maintenant, avec ces quarante lampadaires solaires installés par la MONUSCO, nos femmes peuvent aller au centre de santé même la nuit, et les activités commerciales se prolongent ». Cette illumination publique a considérablement réduit la criminalité nocturne, permettant aux habitants de respirer un peu plus librement.
Le véritable changement se mesure surtout à Schubert, où un pont stratégique relie désormais les groupements d’Ame, Nyoka et Mbr’bu. « Nous avons été dépassés bien avant pour reconstruire ce pont », confie un notable local, la voix empreinte d’émotion. « La MONUSCO, c’est l’ange Gabriel qui est venu ici dans notre milieu et qui a fait une action louable ». Ces mots forts traduisent l’impact profond de ces infrastructures sur des communautés longtemps isolées, particulièrement pendant la saison des pluies qui rendait les déplacements presque impossibles.
Mais au-delà de l’aspect pratique, ces projets d’infrastructure portent une dimension symbolique puissante. À Lidda, le pont Amani – dont le nom signifie « paix » en swahili – unit désormais le centre commercial de Fataki aux villages environnants. « Ce pont construit par la MONUSCO symbolise la paix pour les deux parties qui étaient jadis en conflit », explique le président des jeunes de Fataki. « C’est un bon signe d’unité entre les communautés ». Comment ne pas voir dans cette construction le pont metaphorique qui relie des cœurs autrefois divisés ?
La réhabilitation des routes et la construction de ces ouvrages d’art s’inscrivent dans une stratégie plus large de développement communautaire au Congo. En facilitant l’acheminement des vivres vers les marchés et en désenclavant des zones reculées, la MONUSCO participe activement au redémarrage économique de régions meurtries. Les lampadaires solaires en Ituri représentent bien plus qu’un simple éclairage public : ils éclairent le chemin vers une sécurité retrouvée et une vie sociale apaisée.
Ces réalisations concrètes en matière d’infrastructure en RDC démontrent qu’au-delà des missions de maintien de la paix traditionnelles, la présence internationale peut apporter des solutions tangibles aux problèmes de développement. La construction de ponts dans cette région ne se limite pas à relier des rives, mais à reconstruire le tissu social déchiré par des années de violence. Les projets de la MONUSCO créent ainsi les conditions d’une stabilité durable, où la sécurité en Ituri passe autant par la présence sécuritaire que par le développement économique et social.
Quel avenir pour ces communautés maintenant connectées et éclairées ? La réponse se dessine chaque jour un peu plus dans les échanges commerciaux qui reprennent, dans les déplacements sécurisés des populations, et dans cette cohésion sociale qui renaît progressivement. Le véritable défi restera bien sûr la pérennisation de ces acquis, mais une chose est certaine : l’ombre qui planait sur ces territoires commence à se dissiper, remplacée par la lumière de l’espoir et du progrès.
Article Ecrit par Chloé Kasong
Source: radiookapi.net
